France-Antilles, voila

France-Antilles, voila c’est fini....

France-Antilles vient de publier ses dernières éditions, sur Guadeloupe, Martinique, et Guyane.

Le tribunal de commerce de Fort-de-France a sonné le glas de notre confrère, la fin d’une aventure éditoriale forte de 55 ans.

Un dernier numéro est sorti le 1er février, en hommage à tous ceux qui ont fait ce quotidien.
Certaines éditions proposaient que l’argent récolté soit intégralement reversé aux salariés, mais en Martinique faute de papier, "la der" n’a même pas pu sortir des presses dans des conditions normales.

Chronique d’une mort non programmée

Le titre est créé en 1964 par le papivore Robert Hersant, le premier numéro a du reste coïncidé avec la venue du général De Gaulle.

18 Février 1965 : Naissance de France-Antilles Guadeloupe
Mai 1965 : Parution en bi-hebdo
Février 1968 : France-Antilles diffuse quatre parutions hebdomadaires
1975 : France- Antilles devient quotidien (10 ans après sa naissance)
18 novembre 2008  : Naissance du site internet franceantilles.fr
Novembre 2011 : France-Antilles devient plus petit et passe au format tabloïd
17 janvier 2019 : France-Antilles devient FA Guadeloupe
30 janvier 2020 : Liquidation judiciaire de France-Antilles

Un journal qui disparaît, c’est un peu de démocratie qui meurt

Il n’y a pas si longtemps le Washington Post face aux incessantes attaques d’un Donald Trump nouvellement élu à la présidence Américaine, titrait "la démocratie meurt dans l’obscurité".
Pour Donald, l’ennemi est donc la presse, surtout celle qui n’est pas acquise à sa cause.
Au delà de ce rapport de force et de pouvoir, il est ô combien plus terrible et effectivement désolant de voir disparaître un titre de presse indépendant.
Dans ce cas c’est avec un constat d’impuissance que nous faisons face à l’inexorable déliquescence de la démocratie qui accompagne le plus souvent le naufrage.

Le titre avait pourtant été repris au fil de ces vicissitudes économiques par la petite fille Hersant elle-même, cette dernière y injectera avec sa holding plusieurs dizaines de millions d’euros.
Mais rien n’y fera, un histoire qui devient somme toute banale lorsque l’on se penche sur la rentabilité d’une presse papier qui s’interroge encore souvent sur le devenir de son modèle économique face aux nouveaux usages numériques. Cela provoque au minimum de fortes turbulences, et dans le pire des cas des trous d’air incommensurables, et la chute est d’autant plus grande lorsque des erreurs de stratégie, notamment sur l’outil industriel sont au même moment opérés.
L’ensemble de ces errements et erreurs a donc eu raison de France-Antilles qui vient d’entamer un plan social impactant plus de 235 salariés, et qui met à mal l’information quotidienne d’une partie de l’Outre-Mer.

Publicateur d’annonces légales avec "Antilles Légales", il faudra désormais pour les professionnels du chiffre et du droit se tourner vers d’autres journaux habilités en Outre Mer. (voir notre PJ.)

Nous souhaitons un grand courage et beaucoup de chance à nos confrères journalistes, fabricants, graphistes, imprimeurs, animateurs, cadres, commerciaux et salariés afin qu’ils puissent rapidement retrouver un emploi.

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