L'effet boomerang du (...)

L’effet boomerang du petit caillou dans la chaussure

À moins de trois semaines de la clôture des inscriptions pour les présidentielles (le 17 mars), et à deux mois du premier tour, Les Républicains n’ont pas d’autre choix que de supporter leur candidat "jusqu’au bout" en espérant que le temps fera son œuvre pour atténuer la fâcheuse impression qui ressort du Pénélopegate.

Les militants convaincus par le programme de François Fillon soutiennent ce dernier à bout de bras. Les autres du bout des lèvres, constatant son image écornée. Leur champion, choisi ou de raison, n’a plus d’autre choix que de marcher, un caillou dans sa chaussure, sur la route de l’Elysée.
Car il est trop tard pour un plan "B", comme Baroin, vers qui les caciques du parti ont tourné leurs regards dans un réflexe de survie. Comment en effet expliquer aux quatre millions de Français qui ont pris la peine de se déplacer pour les primaires que leur vote n’aurait servi à rien ?
Contre vents et marées, la droite et le centre vont donc soutenir un François Fillon certes combattif mais terriblement affaibli. Le candidat a été obligé la semaine dernière de dire qu’il ne lâcherait pas l’affaire quoi qu’il arrive - comprenez même en cas de mise en examen - soit précisément le contraire de ce qu’il affirmait au début des "révélations". Le voici maintenant inconfortablement suspendu au calendrier judiciaire.
Consolation de taille : le parti outragé et martyrisé n’a pas explosé. Les premiers et les seconds couteaux battent le rappel en organisant dans leurs circonscriptions, villes et départements, des réunions publiques pour regonfler le moral des troupes. Avec comme argument : "si Fillon n’est pas au second tour, Marine Le Pen l’emportera sur Macron ou sur Mélenchon". Même si la ficelle est grosse, elle fait son effet, et il reste au candidat deux mois - une éternité en politique - pour inverser durablement la vapeur sondagière.
Même s’il s’installe à l’Elysée, François Fillon traînera derrière lui ce boulet qui se transformera régulièrement en boomerang : il se trouvera toujours en France des fâcheux pour lui rappeler le Pénélopegate, et encore plus à l’étranger où l’on démissionne pour moins que ça.
La fonction présidentielle, déjà ébréchée sous Sarkozy et Hollande, risque d’être inévitablement atteinte, ce dont le pays qui traverse une crise économique et morale jamais vue depuis l’après-guerre, n’a vraiment pas besoin par les temps qui courent...

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