Tunnel de Tende : Philippe Tabarot a déposé au Sénat une demande de commission d’enquête

Contexte

Le tunnel routier de Tende assure la liaison franco-italienne entre les vallées de la Roya et de la Vermenagna, en reliant le département des Alpes-Maritimes et la province piémontaise de Cuneo. Cet ouvrage daté de la fin du 19ème siècle s’étant dégradé avec le temps, la France et l’Italie se sont mises d’accord en 1993 pour lancer sa reconstruction.
Le projet était de percer et aménager un tube neuf et réaménager le tube existant afin de doubler le tunnel pour faciliter la circulation. Et si les deux états ont tout de même attendu 2007 pour lancer une réflexion concrète, en 2024, toujours pas de tube ni de rénovation de celui existant à l’horizon.
Les retards s’accumulent, l’opacité règne, alors que le sort s’est acharné lorsque la tempête Alex s’est déchaînée sur la vallée de la Roya, provoquant d’immenses dégâts, enclavant le passage transfrontalier et causant de forts préjudices socio-économiques pour tout le territoire. Pour le sénateur "Les commissions intergouvernementales se succèdent sans véritable réponse concrète ni annonces de finalisation significative des travaux par les Italiens qui sont en charge de la maîtrise d’ouvrage du chantier dans le cadre d’accords internationaux".

La France finance près de 42 % des travaux, une somme dont les 3 tiers sont respectivement à la charge de l’Etat, de la région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur et du département des Alpes-Maritimes.

"Où va l’argent ?"

Le budget pour ce chantier a explosé passant de 150 millions à 250 millions d’euros, alors que nous attendons toujours l’ouverture du nouveau tunnel, pourtant annoncée en 2023, puis à l’été 2024 puis repoussée à une date ultérieure. Alors qu’elle participe tout de même à près de 42 % du financement de ce tunnel et que cette liaison routière franco-italienne par le tunnel du Col de Tende est vitale, Philipe Tabarot s’interroge : "la France a-t-elle été flouée dans cette opération ? Aussi, alors que le déficit de la France a explosé, que l’Etat ne cesse de réclamer des efforts supplémentaires aux collectivités et que nos concitoyens font face à l’inflation croissante, les contribuables ont le droit de savoir où va leur argent."

C’est pourquoi, le sénateur a demandé à ce qu’une commission d’enquête puisse être constituée afin de reprendre le contrôle sur le suivi de ce chantier exercé sans fin aux contours flous, par les Italiens avec ses retards successifs et ses coûts de plus en plus exorbitants.
Celle-ci permettrait de définir avec objectivité, avec des moyens juridiques contraignants, si l’utilisation des fonds français alloués est conforme au résultat attendu, et communiqué comme tel, par les italiens.