Le président maladroit

Le président maladroit

Mais quelle mouche a bien pu piquer François Hollande pour se confier, sans prudence ni retenue, à des journalistes pendant des mois et des mois, en sachant très bien au fond de lui même que ces papotages autour d’une tasse de thé allaient forcément faire l’objet d’un livre ? Ce serait faire injure à l’intelligence et au sens tactique du locataire de l’Elysée que d’imaginer une telle naïveté. Quoique...

Que les confidences lui reviennent en pleine figure tel un boomerang trop vite lancé ne surprendra sans doute que lui. Mais, même s’il avait imaginé que ses bavardages ne sortiraient en librairie qu’après les élections présidentielles, il eût été mieux inspiré de tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de se confier aussi imprudemment.
Car les effets ravageurs de Un président ne devrait pas dire ça dépasse largement la magistrature qui s’est sentie "humiliée" au point que ses plus hauts représentants prennent publiquement la parole pour dire leur trouble. Et que, assez piteusement, le chef de l’Etat ne soit obligé de se fendre d’une lettre de "regrets". Non, cet épisode malheureux donne des arguments supplémentaires aux opposants sur les capacités de François Hollande à bien gouverner. Et jette le trouble dans son camp, parmi son dernier carré de fidèles - ils ne sont plus si nombreux - où même le dévoué Manuel Vals commence à prendre ses distances avec ce président si maladroit.
A défaut d’avoir réellement inversé la courbe du chômage, François Hollande aura quand même réussi à faire grimper celle des ventes en librairie. Et appris, à ses dépens, que mieux vaut écrire ses souvenirs soi-même, et au bon moment...

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