Maître Nicolas Meurot (...)

Maître Nicolas Meurot élu président de la Chambre des Notaires des Alpes-Maritimes

Il a été élu la semaine dernière à la tête de cet établissement d’utilité publique chargé de représenter les officiers ministériels.

Maître Nicolas Meurot a été élu mardi dernier pour un mandat de deux ans à la présidence de la Chambre départementale des Notaires des Alpes Maritimes. Il succède à Maître Jean-Philippe Vouillon, qui a tenu les rênes de l’institution au moment où, dans le cadre de la loi Croissance, le tirage au sort a créé sur le département une cinquantaine de nouveaux offices, bouleversant l’équilibre économique de la profession sur notre territoire. Et ce n’est pas fini puisqu’une quinzaine d’autres études vont être elles aussi tirées au sort, pour une première moitié en juin et pour l’autre dans le courant de juillet. Le point de la situation avec le nouveau président.

Maître Vouillon n’a pas souhaité se représenter ?

Vous savez, la Chambre est une charge très lourde lorsque l’on a une Étude à gérer Par tradition, le président change à la fin de chaque mandat. Compte-tenu de son expérience et du travail qu’il a réalisé, Maître Vouillon a été élu président honoraire. Il pourra assister, s’il le souhaite, aux réunions de la Chambre pendant ce mandat.

Quels seront les axes principaux de votre action ?

Nous poursuivrons dans la continuité du travail effectué. C’est cohérent et cela correspond au plan d’actions qui a été décidé pour tenir compte des évolutions de la législation.

Mais plus précisément...

Nous continuerons à développer notre pôle "immobilier" créé en 2017. C’est une demande de nos confrères qui souhaitent s’investir dans ce domaine, apporter leur expertise et des services à la clientèle. Nous poursuivrons aussi le pôle "management", car derrière une Étude, il y a une entreprise, des salariés etc.
L’inflation législative conduit à faire des actes qui demandent de plus en plus de temps : il faut donc avoir un véritable raisonnement économique pour nos Études.

Et quid du pôle "Entreprise Patrimoine-International" ?

J’en ai porté la responsabilité pour la Chambre depuis sa création. Il fonctionne bien, avec un partenariat actif avec la CCI où nous allons régulièrement rencontrer des entrepreneurs pour répondre à leurs interrogations. Nous sommes également en contact avec la Chambre de
Métiers pour apporter le même service.
Notre objectif, c’est de diversifier notre activité notariale.

La diversification, une nécessité aujourd’hui pour les Études ?

Oui, car 52 nouvelles Études ont été récemment ouvertes dans les A-M, dont certaines il y a seulement six mois. Et parce que quinze autres vont arriver, qui pourront d’ailleurs s’installer à côté des nouvelles...

À votre avis, ce n’était pas nécessaire ?

Peut-être fallait-il en créer de nouvelles, mais pas de cette façon, et surtout pas aussi vite ! Avant la loi Croissance, les créations étaient étudiées au niveau départemental, puis régional, accompagnées d’une étude économique sérieuse, et tout remontait à Paris. Un concours était ensuite organisé pour des attributions au mérite. C’était dans ce contexte bien rôdé et régulé que j’ai créé mon Étude à Carros il y a dix ans. Aujourd’hui, avec la libre installation, la carte est modifiée, et il y a le tirage au sort qui est une méthode pour le moins discutable...

Que voulez-vous dire ?

Cinq études ont été créées à Cagnes-sur-Mer, celle de Saint Martin-Vésubie s’est délocalisée sur Nice alors qu’autrefois une Étude ne pouvait pas quitter sa commune. En disant cela, je n’incrimine pas les confrères qui agissent en toute légalité, mais on voit bien les difficultés que cela peut créer pour les offices déjà en place sans pour autant apporter de garanties aux nouveaux
installés.

Certains seraient en difficulté ?

Au plan national, on estime que de 10 à 15% des nouvelles Études ont un lancement correct, qu’une majorité est en difficulté, et que 15% sont déjà dans une situation critique...

Quelques chiffres

- 141 offices notariaux actuellement dans les Alpes-Maritimes.
- 374 Notaires exerçant sous le statut d’associés, de salariés ou en personnel dans le 06.
- 52 offices déjà créés par la loi Croissance et
- 15 supplémentaires d’ici la fin juillet.

Propos recueillis
par Jean-Michel CHEVALIER

Photo de Une (DR et courtesy Chambre Départementale des Notaires des Alpes-Maritimes)

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