Rudy Salles "La prolongation de l’état d’urgence est justifiée"

Pourquoi avez-vous voté la déchéance de nationalité ?
Parce que c’est une réforme que nous avions nous-même proposée après les attentats de Charlie Hebdo. A l’époque, elle n’avait pas été accueillie favorablement, mais il se trouve que la position du gouvernement a changé. C’est une mesure avant tout symbolique, qui va toucher concrètement peu de gens.

Mais cela ne va pas terroriser les terroristes...
Ce n’est pas le but recherché. Nous voulons que les personnes ayant agi contre notre pays ne puissent plus vivre chez nous avec la nationalité française. La déchéance fait perdre tous les droits, absolument tous. On pourrait imaginer par exemple qu’un terroriste passe au travers des mailles du filet et demande un logement social... J’ai donc voté la déchéance sans état d’âme.

La prolongation de l’état d’urgence est-elle justifiée ?
Les risques sont plus importants aujourd’hui que lors des attaques de novembre à Paris. Chaque semaine des attentats sont déjoués. Je suis donc favorable à sa prolongation, car c’est justifié.

Mais il faudra bien finir par en sortir un jour...
Effectivement. Mais de nouvelles dispositions doivent doi- vent être prises pour renforcer la sécurité des Français. Car on est dans une situation de guerre, on ne sait pas où est l’ennemi, et on ne peut pas se battre avec les moyens de la paix. Il faut des moyens exceptionnels. J’ai voté pour une loi proposée par les socialistes sur le renforcement du renseignement, car en matière de terrorisme le renseigne- ment est primordial, alors que le FN a voté contre.

Que répondez-vous à ceux qui craignent pour la démocratie ?
Je ne suis pas inquiet pour la démocratie. Les élections régionales se sont déroulées en pleine situation de crise et les Français ont été capables d’aller voter malgré tout cela, même si le résultat a probablement été influencé par les événements.

Quelle est votre position pour les primaires à droite ?
J’ai été l’un des premiers à dire que l’UDI doit être partenaire des primaires de la droite et du centre. J’attends une compétition entre des gens qui ont un projet pour la France pour proposer une véritable alternance.

Une bataille d’idées ?
Il ne faut s’attendre à de grandes différences de programmes entre nos candidats, on est tous dans le même camp.

Le carnaval ?
Il n’a pas été affecté par l’ambiance générale, il n’y a pas eu d’annulations, la fréquentation est comparable aux années précédentes. Les retombées sont bonnes, les hôtels de une à trois étoiles sont pleins, les quatre étoiles ont 65% de taux d’occupation ce qui est très bon à cette époque de l’année.

Vos ambitions pour la mairie de Nice ?
Que les choses soient claires : le maire, c’est Christian Estrosi. Et rien ne bougera jusqu’à la fin des recours. Il a annoncé qu’il quittera son poste de député, mais pour son mandat de maire, je ne connais pas ses intentions.

Ce qui veut dire...
La décision qu’il prendra, quelle qu’elle soit, je la soutiendrai sans aucun état d’âme car je fais partie de son équipe. On travaille bien ensemble, il y a une confiance mutuelle totale. A partir de là, il y a belle lurette que j’ai dépassé les problème d’égo. Ce qui m’intéresse, c’est Nice.

Et le tourisme, votre autre délégation ?
Il se porte bien. La fréquentation des touristes chinois est en augmentation de +60% d’une année sur l’autre. Nous discutons actuellement de l’ouverture d’une ligne directe entre Nice et Shanghai. Le trafic de passagers avec la Chine a dépassé celui avec la Russie !

Vos autres travaux de parlementaire ?
J’ai été nommé parlementaire en mission sur les « esports », c’est à dire les sports électroniques et compétitions internationales de jeux vidéo. Je suis chargé de trouver des solutions pour combler les vides juridiques qui existent dans notre droit français sur ces nouvelles pratiques.

 Son parcours :
Né à Nice en 1954
Scolarité à l’école Vernier et au Parc Impérial.
DEA de droit international, avocat.
Conseiller municipal de 1983 à 1995
Conseiller régional 1986-1992 et 2004-2009
Adjoint au maire depuis 2008 (tourisme, affaires internationales, animation des quartiers).
Député depuis 1988