Budget 2025 : Quelle (...)

Budget 2025 : Quelle part pour le désendettement ?

Tic-tac, tic-tac : selon les lois organiques, le projet annuel de loi de finances (PLF) se doit d’être adopté et promulgué avant le 1er janvier 2025. Il doit être déposé devant le Parlement au plus tard le premier mardi d’octobre, qui « tombe » cette année le 1er. Le temps est très compté et le Premier ministre - démissionnaire mais toujours en poste pour expédier les affaires courantes - a donc reconduit à l’identique pour 2025 le montant des crédits de l’État (492 milliards d’euros) a indiqué mardi Matignon. Son successeur n’aura que quelques semaines pour préparer le budget 2025.

Ce copié-collé du budget 2024 servira de base aux discussions des parlementaires. L’urgence, et la méthode retenue, ne vont pas manquer d’enflammer l’Hémicycle dès la rentrée.
Dans ce qui servira de base à la loi de finances 2025, Gabriel Attal assure en théorie la trajectoire qui permettra de respecter les 3 % de déficit... en 2027. Mais, pour le nécessaire désendettement, il n’a pas été pris en compte les baisses de crédits de l’État proposées par Bruno Le Maire. Lequel s’offre le beau rôle en promettant ce qu’il n’aura pas lui-même à tenir puisqu’il est prévu qu’il quitte Bercy. Il avait annoncé 5 milliards d’euros de baisse, sans préciser où il convenait de tailler dans les dépenses.
Les services du Premier ministre ont insisté sur ce projet de « budget réversible » qui permettra au prochain gouvernement « de faire ses propres choix sur la base de ce qui a été préparé et transmis aux ministères ». C’est bien le moins. Il ne restera plus qu’à faire adopter la loi de finances 2025 en trois mois après les avis du Haut Conseil des finances publiques et du Conseil d’État. Et de trouver une majorité, ce qui n’est pas garanti alors que le 49.3 se profile déjà à l’horizon, quel que soit le prochain locataire de Matignon.

Pour le désendettement, il faudra vraisemblablement attendre 

Avec ce copié-collé du budget 2024, c’est un déficit de 4,1 % qui est inscrit. Mais là encore le temps presse puisque la France fait partie des six pays européens tancés par Bruxelles pour « déficit excessif ». Elle doit d’ailleurs présenter d’ici le 20 septembre son plan à moyen terme pour un retour dans les clous.
« Le prochain gouvernement n’aura pas de marge de manoeuvre budgétaire alors que les programmes des élections législatives étaient très dépensiers. La dette publique, même si elle est élevée, n’est pas un problème tant que des prêteurs sont disposés à la financer à un taux faible. Cependant, lorsque les investisseurs se détournent de la dette d’un pays, la hausse des taux conduit à des charges d’intérêt supplémentaires, entraînant une situation qui n’est pas viable à long terme si elle n’est pas corrigée » analyse Alteres spécialiste de la donnée pour les entreprises en août 2024.


Visuel de Une : illustration ©DR

deconnecte