Festival de Cannes : la mairie va expérimenter des outils d’Intelligence Artificielle pour sécuriser l’événement

Cette opération réalisée en lien avec le ministère de l’Intérieur, vise à renforcer la sécurité du plus grand évènement culturel au monde. Elle poursuit l’objectif de gagner en réactivité en cas d’incident.

Une technologie au service de la protection de la population

Bien que la sécurité soit une mission régalienne, c’est-à-dire dévolue à l’État, le rôle des policiers municipaux, au contact direct de la population sur le terrain, revêt une importance croissante pour lutter contre les troubles à l’ordre public, l’insécurité et la délinquance. Pour les aider au cours de leurs missions, y compris lors de l’accueil de grands évènements, David Lisnard a sollicité dès 2019 l’autorisation auprès du ministère de l’Intérieur d’utiliser des technologies d’Intelligence Artificielle.

Pionnière en matière de vidéoprotection avec ses 884 caméras déployées sur son territoire (84 par habitant), la Mairie de Cannes s’est ainsi portée volontaire auprès du ministère de l’Intérieur pour expérimenter la vidéoprotection algorithmique au cours du Festival International du Film de Cannes. Cette technologie consiste à analyser des flux vidéo pour repérer des événements ou comportements jugés suspects ou à risque, définis par la loi. Au total, 17 caméras implantées autour du Palais des Festival et des Congrès offriront une assistance aux agents du CPU et permettront de détecter :des colis abandonnés ; la présence ou l’utilisation d’armes ; le non-respect du sens de circulation ; le franchissement ou la présence dans une zone sensible ou interdite ; une personne au sol ; un mouvement de foule ; une densité trop importante de personnes ; un départ de feux.

Dès lors qu’une situation anormale est identifiée, les agents municipaux du CPU pourront rapidement déclencher une intervention. Pour utiliser au mieux cet outil, ces derniers suivront préalablement une formation sur la protection des données personnelles, les règles déontologiques et l’emploi du système.

Le montant d’acquisition de ces caméras « augmentées » est de 19 314,83€ TTC.

Une action efficace avec l’appui du réseau de vidéoprotection le plus dense de France

Composée de 200 agents et 66 ASVP, la Police Municipale se mobilise pour réprimer toutes formes d’incivilités, lutter contre la délinquance et les trafics, et protéger les Cannois. Pour l’accompagner dans ses fonctions, elle peut s’appuyer sur les 22 opérateurs du Centre de Protection Urbain (CPU) et les 884 caméras du réseau cannois de vidéoprotection, le plus dense de France avec 1 caméra pour 84 habitants. Au cours de l’année, celui-ci a non seulement été un élément essentiel en matière de sécurisation et de contrôle du domaine public, mais également un outil très performant et précieux pour l’autorité judiciaire qui l’a utilisé fréquemment.

Les policiers municipaux sont bien équipés avec notamment 100 caméras-piétons, 185 pistolets automatiques Glock 17, des bombes lacrymogènes, des pistolets à impulsion électrique, 245 gilets pare-balle dont 126 gilets pare-balle lourds, 77 Tonfa, 77 bâtons télescopiques, 8 lanceurs de balles de défense (Flashball), 173 m de herses stop-stick, 2 postes de police mobile et 6 sonomètres et cinémomètres.

Le Maire de Cannes porte également une attention constante à leur formation. Ainsi, un accompagnement avec le RAID (2 sessions de formation par an depuis 2019) leur est proposé.

En outre, des exercices grandeur nature ont été menés tels que la simulation d’une attaque terroriste simultanée au CFA à la Bocca et au Palais des Festivals en avril 2016 ou encore la simulation d’une attaque par la mer près des embarcadères du Quai Laubeuf en octobre 2021.

Par ailleurs, 462 boutons d’appels d’urgence, reliés directement au CPU, ont été déployés de façon pionnière par la municipalité sur l’espace public ainsi que dans les écoles, crèches, bâtiments et équipements publics, lieux de culte et commerces. Ces dispositifs visent à renforcer la protection de la population, des visiteurs et à renforcer la culture cannoise de prévention des risques majeurs, souvent citée en exemple à l’échelle nationale.