Naples s'invite au Louvre

Naples s’invite au Louvre

Faute de visiter le musée de Capodimonte, on viendra admirer au Louvre près de soixante-dix toiles de ses très riches collections. Les deux institutions ont en effet collaboré pour rassembler les œuvres des plus grands artistes italiens. Sur les cimaises du musée parisien, les oeuvres habituellement conservées à Paris et à Naples sont, pour la première fois, réunies en un seul lieu : elles se regardent, complémentaires, et s’enrichissent l’une et l’autre pour constituer un tout exceptionnel.

Le Capodimonte est situé dans des jardins aussi somptueux que le palais qui l’abrite. Construit sur les hauteurs de Naples par Charles de Bourbon pour accueillir sa cour et abriter les collections constituées au fil du temps par les familles Farnèse, Bourbon et Bonaparte-Murat, le palais comprend pas moins d’une centaine de salles qui en font l’un des plus importants musées d’Italie. Il possède des trésors signés du Titien, de Giovanni Bellini, Sandro Botticelli, du Caravage, de Parmigianino, de Luca Giordano, Annibale Carracci, Artemisia Gentileschi, Francisco de Goya, Simone Martini, Masaccio… Le musée napolitain dispose aussi d’une collection de porcelaines et d’un exceptionnel cabinet de dessins (dont ont été extraits pour cette exposition parisienne un carton autographe de Michel-Ange et un autre de Raphaël).

Des toiles iconiques

Léonard de Vinci : Sainte Anne, la Vierge, l’enfant Jésus, huile sur bois conservée au Louvre. Photo ©JMC

Au Louvre, la Grande galerie, la salle de l’Horloge et la salle de la Chapelle forment un parcours où sont présentées des œuvres accumulées depuis des siècles, tant du côté français que du côté italien. On y verra bien sûr des toiles « iconiques » venues de Naples comme Atalante et Hippomène de Guido Reni, ou la Sainte Anne, la Vierge et l’enfant Jésus et La belle ferronnière de
Léonard de Vinci. La Danaé du Titien (Capodimonte) et Le Sommeil d’Antiope de Le Corrège (Louvre) retiennent particulèrement l’attention. Comme les œuvres de Raphaël (Autoportrait avec un ami et les toiles de
Parmigianino) venues spécialement de Naples). Ou encore le Portrait de Paul III avec ses neveux par Titien et le Portrait de Giulio Clovio par Le Greco.
Ce ne sont-là que quelques exemples dans ce foisonnement dont l’on ressort étourdi après plusieurs heures de contemplation au Louvre. Pour faciliter leur identification et leur provenance, les œuvres du Capodimonte sont signalées par des cartels rouges, celles du Louvre par de simples cartons.
« Cette colla­boration exclusive illustre parfaitement l’élan européen et international que je souhaite pour le Louvre » commente Laurence des Cars, présidente de l’Institution parisienne. À en juger par la foule cosmopolite qui déambule dans le palais, le pari est réussi.
Pour une visite plaisante, permettez deux conseils : réservez à l’avance votre ticket sur internet et venez de préférence à l’ouverture du matin pour éviter la foule. Pour le reste, abandonnez-vous à l’admiration et à la rêverie…

Jean-Michel CHEVALIER
Jusqu’au 8 janvier 2024

Photo de Une (détail) Colantonio (1440 – 1470 environ), le plus important peintre napolitain de la Renaissance : Saint Jérôme dans son cabinet. ©JMC

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