Le Sud, terre maritime et terre militaire

Le 2 juin, l’événement « I-Naval » édition 2023 présentait une sélection de technologies innovantes mises en situation dans le contexte d’une opération amphibie, de l’entraînement au combat naval littoral, en passant par la cyberdéfense.

C’est la certitude de François de Canson, vice-président de la Région Sud, qui à l’occasion de cet événement international, a remis le Prix de l’innovation à SeaOwl – I-Naval : « Observer ces démonstrations depuis la Tour royale procède d’un sentiment particulier, mêlant histoire et prospective, comme un pont entre ces pierres voulues par Louis XII et les possibles utilisations des process présentés, les unes comme les autres avec une seule visée : Défendre nos intérêts nationaux ».

ECONOMIE DE GUERRE

Inexorablement, le thème retenu cette année (l’histoire en témoigne les innovations technologiques sont une des clefs de la réussite d’un débarquement), nous transporte aux grands événements, que nous vivrons l’an prochain, avec les 80 ans du Débarquement. Mais, il ramenait aussi les acteurs de cette journée exceptionnelle à la réalité d’aujourd’hui, différente de l’ambiance des premières éditions.

« Comme le président Macron l’énonçait l’an passé à Eurosatory, la France est entrée dans une économie de guerre et nous avons besoin d’une industrie de Défense européenne beaucoup plus forte. Il faut sortir de certaines dépendances qui se sont installées. Nous avons changé de paradigme, l’Union Européenne et l’OTAN présentent un nouveau visage et de nouvelles velléités en matière de Défense. La menace russe et ses illustrations ukrainiennes ont poussé l’Europe et ses États à une redéfinition des priorités et des budgets. Il en va de même en France où une loi de programmation militaire historique est actuellement débattue, passant de 295 milliards à 413 milliards. En région Sud, nous nous sommes mis en ordre de marche. Nous sommes la première région à signer une convention avec le ministère des Armées ».

Il faut dire qu’il existe une volonté forte de Renaud Muselier d’accompagner les Armées. D’ailleurs, la lettre d’intention, signée lors de la venue du Ministre Lecornu sur la Base Aérienne d’Istres, et sa convention sera finalisée à l’occasion du Salon du Bourget.

LE VAR, 1ER DEPARTEMENT MILITAIRE DE FRANCE

« La symbolique est forte et chargée de sens. Mais concrètement cela veut dire quoi pour les territoires ? 4 milliards d’investissements pour les infrastructures militaires sur le territoire régional, 830 millions dans les Bouches-du-Rhône et plus de 2,6 milliards dans le Var. Le Var, premier département militaire de France. Avec 31 000 personnels de la Défense (47 000 sur toute la région), 61 000 avec leurs familles, 617 entreprises fournisseurs directs du ministère », a rappelé le vice-président de la Région en charge du développement économique et de l’attractivité.

A ce poste stratégique, il a assuré que l’économie de Défense est au cœur de ses préoccupations (drones, cyber) et au cœur de la stratégie Défense de la Région Sud.

« I-Naval est une des clefs de voûte d’une semaine dédiée à la promotion de l’économie de Défense en région. Avec toute l’énergie déployée par l’ingénieur en chef de l’armement Nicolas Drogi et le président Xavier Leroux, et avec l’appui du tissu puissant. La filière navale, tout comme l’aéronautique et le spatiale, est une filière d’excellence française, tant du point de vue de ses compétences, de son extrême structuration que de sa compétitivité. Elle bénéficie, en amont de la filière, d’une recherche particulièrement en pointe. Cependant, les lendemains de la crise sanitaire ont exacerbé les défis auxquels la filière doit répondre à la forte dépendance à l’export et une concurrence internationale débridée, à la remise en cause environnementale de ce secteur, et sa nécessaire décarbonation, et à l’indispensable travail sur l’attractivité des métiers.

Défis pour lesquels vous me trouverez à vos côtés pour porter vos innovations de rupture au sein d’une filière duale en transformation, accompagner votre transition écologique et répondre aux enjeux environnementaux ou pour disposer d’une la main d’œuvre formée à vos métiers », a promis François de Canson.