L'homéopathie va-t-elle

L’homéopathie va-t-elle faire l’objet d’une évaluation scientifique ?

Les granules et autres formes d’homéopathie sont (encore) remboursées à hauteur de 30% par l’Assurance maladie sur prescription médicale. Décryptage.

Une évaluation envisagée

Contributif pour des "traitements de fond" selon certains patients et médecins,
inefficace pour une autre partie du monde scientifique, l’homéopathie va t-elle faire l’objet d’une évaluation comme les médicaments allopathiques ?
La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, y pense très fort le matin devant sa glace.
Elle en a fait la confidence au micro de France Inter.

Assurance maladie

Ce qui est en jeu, c’est moins l’effet thérapeutique, réel ou supposé, de
l’homéopathie, que... son remboursement par la Sécurité sociale (30% pris en charge sur prescription médicale). L’Assurance maladie a ainsi remboursé pour 128,5 M€ de médicaments homéopathiques en 2016. Même si ces dépenses ne représentent que moins de 1 % du budget médicaments, à l’heure des économies nécessaires, même les petits ruisseaux...

Dérogation

La démarche de la ministre de la Santé se veut pragmatique : "Si (l’homéopathie) elle est utile, elle restera remboursée. Si elle est inutile, elle arrêtera de l’être" a t-elle précisé.
Le ministère devrait donc demander une "évaluation scientifique" qui n’a encore jamais été réalisée pour ces médicaments bénéficiant depuis longtemps d’une dérogation.

Intérêts financiers

La "lutte" promet donc d’être chaude entre les "pour", attachés aux petites granules, les "anti" (dont nombre de médecins qui ont signé récemment une pétition allant jusqu’à parler "d’escroquerie intellectuelle"), et les laboratoires qui les fabriquent dont les intérêts financiers sont directement mis en jeu dans cette possible évaluation...

Info-intox

Touchant à l’intime et à l’affectif, les questions de santé sont présentes depuis toujours dans le débat public.
Avec une grande acuité ces dernières années : vaccination, scandales autour de médicaments (Levothyrox tout récemment) : le débat est toujours vif, passionné, des "faiseurs d’opinion" sont à l’action, utilisant les nouveaux médias pour diffuser - au choix - "de l’information" ou de la "propagande", voire un subtil mélange des deux.

Confiance dans la médecine

Aromathérapie, hypnose, méditation, cures thermales, chiropractie... Plutôt qu’alternative, les Français apprécient une approche "douce" de leur santé. Ils veulent privilégier ce qui leur paraît "naturel". Cela ne les empêche pas d’avoir recours à la médecine "traditionnelle" : selon tous les sondages, ils font très largement confiance aux praticiens.

Numéro 1 mondial

Un tiers des Français ont recours à l’homéopathie pour traiter de petits bobos du quotidien avec des produits achetés directement en pharmacie.
En Angleterre, les granules et autres formes de ces médicaments ont cessé d’être remboursées, ce qui n’a pas provoqué d’effondrement des ventes.
Le numéro 1 mondial du secteur est français : les laboratoires Boiron, notamment implantés à Sophia Antipolis.

Exercice illégal

L’exercice illégal de la médecine est prévu par les articles L4161-1 à L4161-6 du code de la santé publique. Il est constitué lorsqu’une personne non titulaire d’un diplôme médical, établit un diagnostic et/ou préconise ou applique un traitement et laisse croire en une guérison. Il peut même concerner des professionnels de santé qui dépasseraient les limites de leurs compétences. Il est puni de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende.

Photo de Une DR

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