Reconnaissance faciale :

Reconnaissance faciale : le numérique signe la fin de l’anonymat

Caméras de vidéosurveillance, algorithmes... Les libertés individuelles sont-elles menacées par les nouvelles technologies ? Oui, estime la CNIL, qui en appelle à un débat.

Photo chic et choc

Sous le titre "la photo à 195 milliards de pixels qui donne le vertige", le site lepoint.fr parle de ce cliché qui "affole les réseaux sociaux". Pris depuis le haut d’une tour de Shanghai haute de 468 mètres (324 mètres pour la tour Eiffel), il permet en zoomant de voir distinctement le visage d’un cycliste traversant un pont ou ceux d’un couple attablé à une terrasse de café.

Techno

Cet exploit - la résolution de la photo est 12 000 fois supérieure à celle prise par un smartphone haut de gamme - a été réalisé par la compilation de plusieurs milliers de clichés. Le résultat est bluffant, avec une vue à 360 degrés de la grande ville chinoise, mais aussi inquiétant dans la mesure où la maîtrise de cette technologie pourrait mettre un terme à l’anonymat de tout un chacun...

Data baladeur

On sait que, bénéficiant de trous béants dans le droit international sur la protection des données, les grandes entreprises du numérique et des réseaux sociaux se vendent et se revendent des stocks de data.
Dans le meilleur des cas, l’utilisation qui en est faite sert à cibler de potentiels clients en les "bombardant" de publicités non désirées.

Mouchard

Pire, des Américains assurent avoir vu fleurir sur les écrans de leurs tablettes des pubs sur des sujets abordés lors de discussions familiales. Paranoïa ou pas, ils pensent avoir été "mouchardés" par leurs enceintes par trop interactives qui analyseraient les conversations, ce que tous les constructeurs de ces appareils démentent bien sûr, même si les coïncidences interrogent...

Pile sur la face

Parce qu’il y a moins de garde-fous légaux, les ingénieurs chinois laissent libre cours à leur inspiration pour développer des systèmes de surveillance de la population. Exemples parmi d’autres, les caméras de vidéosurveillance déjà en service permettent la reconnaissance faciale des individus dans la rue. Ce qui permet aux autorités d’envoyer directement à domicile un PV aux piétons qui n’ont pas respecté le feu rouge, d’autoriser ou pas l’entrée dans un bâtiment etc..

CNIL

En France, la Cnil a interpellé les pouvoirs publics sur la nécessité d’un débat
démocratique sur ces sujets car les lois qui ont le mérite d’exister dans notre pays ne protègent pas complètement. Le nombre des plaintes s’est accru, traduisant un malaise de l’espionnite réelle ou supposée.

En service

À Nice, l’aéroport est déjà équipé de cabines à reconnaissance faciale pour les passagers qui embarquent à l’international. Cela permet de faciliter les contrôles,de réduire la durée d’attente, de "matcher" sur les personnes recherchées ou signalées. Après les attentats, le maire Christian Estrosi avait proposé que les caméras de vidéosurveillance soient équipées d’un système de reconnaissance automatique, ce qui a été refusé par l’État, le cadre juridique n’étant pas encore assez bordé.

Lupin

"Les enjeux de protection des données et les risques d’atteintes aux libertés
individuelles que de tels dispositifs sont susceptibles d’induire sont considérables, dont notamment la liberté d’aller et venir anonymement. Tout projet d’y recourir devra à tout le moins faire l’objet d’une analyse d’impact relative à la protection des données (AIPD)" alerte la CNIL.
Pas de doute, avec la technologie d’aujourd’hui, Arsène Lupin n’aurait plus aucune possibilité de passer au travers des mailles du filet...

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