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RMI, RSA et bientôt RUA : comment concilier aide sociale et retour à l’emploi ?

Les différents dispositifs en faveur des plus précaires n’ont pas réussi à remettre des chômeurs sur le marché de l’emploi. Le prochain revenu universel d’activité (RUA) fera t-il mieux ?

Au début, le RMI...

Le revenu minimum d’insertion (RMI) a été en application du 1er décembre 1988 au 31 mai 2009. Financé par l’État pour la partie allocation et par les Conseils départementaux pour les actions d’insertion, il était versé aux personnes sans ou avec de petites ressources inférieures à un plafond fixé par décret. Cette mesure sociale, créée à l’instigation de Michel Rocard, concernait 1,2 million de bénéficiaires au moment de son remplacement par le RSA.

Constat d’échec

Le Revenu de Solidarité Active fête donc ses dix ans mais le gâteau d’anniversaire est décevant : mal née, cette nouvelle formule a été très critiquée dès ses débuts par les Départements qui ont protesté contre son coût, les dépenses n’étant pas totalement compensées par l’État. Mais surtout, pas davantage qu’avec le RMI, la partie "Activité" n’a tenu ses promesses...

"Pognon de dingue"

Le président Macron a annoncé en septembre dernier la création d’un Revenu Universel d’Activité (RUA) qui fusionnerait les prestations sociales en un seul versement pour les bénéficiaires.
Une mesure censée être plus simple et efficace que l’empilement actuel des diverses allocations et aides qui "coûtent un pognon de dingue" sans grande efficacité.

En discussion

Les concertations autour de ce sujet sensible ont démarré au printemps, dans le cadre plus général de la lutte contre la pauvreté. Elles se retrouvent au milieu d’un climat politique compliqué (réforme des retraites,
des statuts de la fonction publique) peu propice à la sérénité... Mais les enjeux sont d’importance, à commencer par les bénéficiaires, qui ont été nombreux à ne pas faire valoir leurs droits du RMI puis au RSA...

L’activité, premier moteur

Plus que la nature de l’aide versée - adaptée ou pas, incitative ou non - c’est surtout la situation économique qui conditionne le retour vers l’emploi. La courbe du nombre d’allocataires a toujours été parallèle avec celle du chômage, l’activité étant le meilleur moyen d’un retour à l’emploi.

Les initiatives du Département

Le département des Alpes-Maritimes s’est distingué en accordant la priorité au retour rapide à l’emploi et à une grande rigueur dans le suivi du versement de l’allocation et du respect des devoirs des bénéficiaires. Des contrôles stricts ont été réalisés pour éliminer la fraude, sans doute inévitable mais de toutes façons très marginale, et avec la mise en place de contreparties au versement du RSA. Par exemple, en sélectionnant cent volontaires qui, depuis le 1er juillet, donnent de leur temps dans le cadre d’un contrat d’engagement dans dix Ehpad pour apporter une présence humaine auprès des personnes âgées.

Réponse "personnalisée"

Sur les 5 000 personnes bénéficiant du RSA dans le département qui ont été accompagnées l’an passé, 500 ont trouvé un emploi, soit un taux de 10% très supérieur à celui de la moyenne nationale. Une soixantaine de conseillers d’insertion professionnelle, psychologues du travail, travailleurs sociaux accompagnent les allocataires dans leur retour vers un emploi durable, en leur apportant une réponse personnalisée

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