Décret-plage : les plagistes ne désarment pas et veulent obtenir des... concessions


Economie


28 juillet 2017

Ils ont écrit au président de la République et au Premier ministre. Ils ont déjà rencontré leurs conseillers et d’autres réunions de travail sont programmées début septembre. Pour l’instant sans résultats tangibles. Les plagistes des Alpes-Maritimes - et ceux des autres départements des 5 500 kilomètres de nos côtes - en sont toujours à réclamer une pause devant le bulldozer du décret-plage (1) qui menace dès la fin de l’été plusieurs dizaines d’établissements sur la Côte d’Azur et des centaines d’emplois directs et indirects.

Le bulldozer

"De nombreuses concessions de plage sont arrivées à expiration à partir de 2015 et ne peuvent respecter les dispositions du décret de 2006" explique Thierry Grégoire, président pour les saisonniers de l’Union des Métiers et des industries de l’Hôtellerie (UMIH), venu à Bijou-Plage à Juan-les-Pins pour soutenir les professionnels azuréens. "Cela va entraîner la fermeture de nombreux établissements et c’est inacceptable".
Les plagistes contestent les difficultés de mise en œuvre de ce décret et les conséquences financières désastreuses pour les professionnels. À Juan, Bernard Matarasso, président des restaurateurs de plage, rappelle que sur les 21 lots de plage onze ont déjà été supprimés par la mairie. "Ceux qui restent devront repasser en DSP, à la fin il ne restera plus que trois ou quatre lots compte-tenu des obligations qui sont imposées par les nouvelles concessions. Nous demandons du temps pour pouvoir discuter avec les pouvoirs publics, mairie et État en particulier, afin de trouver une solution qui soit juste".
Car le couperet devrait tomber bientôt : fin de l’exploitation des plages le 15 septembre, démolition des installations dès le mois suivant et aux frais des exploitants.
"Même problème sur Golfe-Juan" précise Henri Mathey, président des hôteliers sur ce secteur ainsi que sur Valbonne, Biot, Antibes, représentant 350 établissements. "Et cela recommencera en 2020, avec une nouvelle tranche de concessions qui arriveront à leur terme sur Juan et Golfe-Juan".
Les plagistes veulent maintenant que les pouvoirs publics prennent en compte la motion commune qu’ils ont adoptée l’an dernier à Cannes lors de leur convention nationale. Ils espèrent la création d’un groupe de travail et que le nouveau ministre de l’environnement, Nicolas Hulot, envoie un "message fort" aux préfectures concernées pour les inviter à appliquer intelligemment la loi.

(1) Décret n°2006-608 du 26 mai 2006 relatif aux concessions.


Jean-Michel Chevalier