11 septembre 2017
En regard avec l’exposition École (S) de Nice du MAMAC, cette petite rétrospective des vingt premières années du travail de Marcel Alocco montre des tableaux peu exposées annonçant et éclairant son œuvre à venir.
Dès son entrée dans l’art, il s’est interrogé sur ce qui est au cœur du geste de tout plasticien, au début même de l’acte de peindre : le moment de bascule où une tache prend sens et devient image.
Ses premiers "Idéogrammaires", créés à partir de taches explorent de nouvelles formes associées à des gestes : tamponnages, agrandissements, allures, etc., dont il détecte les syntaxes : plus la forme gagne en extension, plus elle perd en précision, plus elle couvre de surface, moins elle signifie, etc.
Cette grande "page" blanche couverte de signes va être déchirée en mille morceaux (pas plus grands qu’une carte à jouer) qui seront recousus entre eux de manière aléatoire. C’est la naissance du Patchwork, la reconstitution-reconstruction d’une poésie spatiale et intemporelle à partir de centaines de signes. Un travail qui s’est poursuivi par la création d’un Patchwork toujours en cours de construction, donc infini, dont ne sont exposés (et vendus) que des fragments.
En même temps que sa pratique artistique Alocco a toujours écrit, animé et dirigé des revues consacrées à la poésie et à l’art sous toutes ses formes (il était mieux connu comme écrivain avant de l’être comme peintre).
Dans ce livre, il évoque les aventures artistiques qu’il a connues, les artistes rencontrés. Ses réflexions et ses analyses lucides éclairent cette époque particulière où l’effervescence niçoise des années 50-80 a impacté l’histoire de l’art.
Écrire et peindre, Editions de l’Ormaie, 12€.
Alain Amiel