Le trésor de l’éducation


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6 octobre 2011

On aimerait ici contribuer à une solution pacifique des problèmes politiques de la Belgique. Oui, on sait bien qu’un accord a enfin vu le jour voilà quelque temps, selon lequel les différentes communautés linguistiques auraient redessiné le périmètre de leurs juridictions respectives. Et convenu de mettre en sourdine leur guérilla immémoriale, qui les prive d’un vrai gouvernement depuis plus de 500 jours, qui use le moral de leurs concitoyens et finit par altérer la royale patience d’Albert, lequel aurait avoué « en avoir un peu marre ». On compatit, Votre Majesté. Seulement voilà : le diable se niche dans les détails et la mise en musique du récent accord « historique » n’arrête pas de se faire attendre. Dans le fond, nombreux sont ceux qui rêvent encore d’une véritable partition, et demeure pour certains l’ambition de rattacher un morceau de leur territoire à la France. Ce témoignage d’affection nous honore, bien sûr. Mais il n’est pas certain que ce soit une bonne idée. A notre avis, la greffe de la Wallonie prendrait mieux au Luxembourg.

D’abord, le Grand-Duché ne compte que 550.000 habitants, dont près de la moitié sont d’origine étrangère : la cohabitation ne pose aucune difficulté. Ensuite, presque tous les autochtones parlent trois langues couramment et ne rechignent pas à user du français, même s’ils l’esbignent un tantinet. Enfin, le PIB par habitant y est le plus élevé d’Europe : un véritable coffre-fort, le Luxembourg, au sens propre et au sens figuré. Les jaloux prétendent que le pays doit sa prospérité au statut particulier de son secteur bancaire, qui se serait spécialisé dans la blanchisserie industrielle. Ce n’est que pure calomnie. En réalité, l’aisance du pays tient à l’investissement massif dans l’éducation de ses enfants. Pour preuve, une récente étude de la Commission vient d’analyser le salaire des enseignants dans les différents Etats de l’Union. Les inégalités sont criantes : par exemple, un prof bulgare gagne en moyenne 4.300 euros. Par an, s’entend. Pas étonnant que le pays ne sache fabriquer que des yaourts. Eh bien, il faut moins de 15 jours à son homologue luxembourgeois pour percevoir la même somme : la moyenne annuelle, pour un enseignant du secondaire, s’établit à 101.500 euros, soit environ quatre fois le standard français. Sachant que le secteur de l’Education est, chez nous, celui qui compte le plus d’emplois publics, on peut se hasarder à un pronostic : si la Wallonie se rattachait au Luxembourg, l’Alsace et la Lorraine en profiteraient sans doute pour demander la protection du Grand-Duc. Avant que le mouvement ne gagne d’autres départements…

La recette du jour

Langues d’avenir

Vous savez que la pratique de langues étrangères constitue un atout décisif pour l’avenir de vos enfants. Ne lésinez pas sur le sujet. Faites-leur apprendre l’allemand, qui sera la langue officielle en Europe à brève échéance. Et au cas où vos mouflets ne parviendraient pas à épouser un descendant des ducs de Bavière, qu’ils étudient le luxembourgeois : ils enseigneront et vivront comme des princes.


Jean-Jacques Jugie