L’angoisse du nanisme ursin


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20 octobre 2011

Ah ! quel plaisir pour l’intellect de démarrer la journée avec les pages scientifiques du Figaro. On y découvre aujourd’hui une information bouleversante : figurez-vous que les espèces animales rapetissent. Eh oui. Telle est en tout cas la conclusion de l’étude d’éminents chercheurs, publiée dans la revue américaine Nature climate change, un media qui a pour vocation de faire monter la mayonnaise des angoisses réchauffistes, faute de grandir la démarche scientifique. Le phénomène décrit dans l’article est illustré par un cliché attendrissant : celui de deux oursons blancs posant avec leur maman. La preuve du rétrécissement ursin saute aux yeux : les enfants sont beaucoup plus petits que leur mère. Et savez-vous pourquoi ? Fastoche : c’est la faute au réchauffement climatique et au CO2 produit en excès par l’activité humaine. Pour parvenir à ces conclusions, la recherche aurait été menée pendant les vingt dernières années, ce qui lui confère une solide base statistique : l’ours blanc se reproduisant vers l’âge de 7 à 8 ans, l’analyse porte, au mieux, sur trois générations successives. Nos climatologues en déduisent que cette période est comparable à la surchauffe qu’a connue notre planète pendant les 20.000 ans qui marquent le passage du Paléocène à l’Eocène, durant lesquels « Araignées, guêpes, fourmis ou scarabées avaient ainsi perdu de 50 à 75% de leur taille habituelle, tandis que les mammifères comme les écureuils et les rats étaient 40% plus petits ». L’ère japonisante de la faune bonzaï, en somme.

On se doute que de telles perspectives sont affolantes pour l’avenir de l’homo sapiens. A cause de la sécurité alimentaire, bien entendu : si tous les animaux précités deviennent rachitiques, de quoi se nourriront nos successeurs plus nombreux que nous ? D’autant que le raccourcissement, spectaculaire chez l’ours polaire, toucherait également « les cerfs, certaines espèces de moutons, mais aussi les mouettes, les tortues, les iguanes, les lézards et les crapauds (dont les représentants rarissimes orthographiés « crapeaux » par le rédacteur du Figaro). Autant de nourritures qui constituent l’ordinaire des cantines scolaires. Après une telle avancée de la science du vivant, il est permis d’espérer, enfin, une explication rationnelle à l’explosion des dettes souveraines. Laquelle compromet davantage la sécurité alimentaire que le nanisme latent de l’ours blanc. Qu’il nous soit donc permis de révéler, en exclusivité, la conclusion des travaux du futur Nobel d’économie : le surendettement résulte du délabrement climatique. Qui fait disjoncter les gouvernements, saturés de gaz carbonique et de billevesées chauffantes.

La recette du jour

La preuve par l’ours

Vous êtes inquiets face à l’atonie économique, l’insécurité urbaine, la paresse de vos enfants, l’augmentation des impôts et la diminution de la taille du rôti de crapaud. Il doit bien y avoir une raison. Aménagez vos pénates dans un igloo polaire et adoptez un ours blanc. Passez-le à la toise pendant 20 ans. S’il raccourcit, vous aurez démontré le réchauffement climatique anthropique. Cessez alors de respirer et éteignez les radiateurs.


Jean-Jacques Jugie