Prix de l’Elysée


Blog


23 avril 2012

Il ne rapporte pas gros, le couplé, sur la grande course de ce dimanche, dite Steeple-chase de l’Elysée. Mais bon, tel est le cas lorsque les grands favoris sont à l’arrivée, ce qui, au cas d’espèce, résulte des conditions de l’épreuve : une distance marathonienne à couvrir sous un ciel bas et sur un terrain gras. Il faut être bien entraîné : ce n’est pas une promenade de santé ni un jeu de piste pour louveteaux. Et les concurrents éliminés doivent conserver suffisamment de forces pour négocier leur soutien à l’un des challengers, ou pour lui pourrir la vie. En politique, le pouvoir de séduction d’un individu est ordinairement inférieur à son score électoral, mais sa faculté de nuisance est très supérieure à son poids relatif sur l’échiquier. C’est le côté shakespearien d’un métier nourri de passions violentes. Voilà pourquoi les armes sont interdites par la Convention de Genève lors des débats politiques.

Après cette première épreuve de sélection, les Olympiades présidentielles vont se poursuivre sur le ring. La compétition va donc devenir plus brutale et probablement plus vulgaire, selon les règles que choisiront d’adopter les « spin doctors  », autrement appelés « hommes de l’ombre », ces scénaristes sans tabous chargés de doper la cote de leur poulain jusqu’à l’assaut final. Par n’importe quel moyen et à n’importe quel prix. Tout cela nous promet une quinzaine bariolée et du sang sur les murs. Et après la dernière reprise, ce sera le retour aux urnes des citoyens, chargés de miser leurs voix sur le champion supposé le plus affuté pour défendre leurs intérêts. Les candidats parviendront-ils à faire accroire qu’ils défendent des politiques différentes, voire opposées ? C’est probable, eu égard à la puissance de la communication moderne. Mais dans les faits, le scénario des temps à venir a déjà été écrit par les marchés financiers, qui ont posé les conditions préalables à la poursuite du financement de notre pays. « C’est par les déficits que les hommes perdent leur liberté  » disait Jacques Rueff, qui fut l’économiste préféré du général de Gaulle. Au vu des arriérés que notre pays a déjà accumulés, les prédictions de Rueff pourraient bientôt se concrétiser. De ce fait, il n’est pas impossible qu’au jeu électoral, le fait d’avoir désigné le candidat gagnant rapportera beaucoup moins que la mise.

La recette du jour

La dette et l’impôt

Vous êtes depuis toujours passionné par le débat politique et les enjeux du pari électoral. Votre souci pour l’intérêt général vous honore, mais il est désormais désuet. Aujourd’hui, seule compte la façon de rembourser la dette publique accumulée. Commencez-donc à économiser pour payer vos futures augmentations d’impôts et pour protéger votre intérêt particulier.


Jean-Jacques Jugie