23 octobre 2020
De gros moyens sont engagés pour désenclaver les vallées
Pour la reconstruction des vallées détruites de la Vésubie, de la Tinée et de l’Estéron, les chiffres s’additionnent, impressionnants. Ils ont été communiqués lors de la réunion extraordinaire du conseil de la Métropole : 740 millions pour les routes et ouvrages d’art emportés, 30 pour les réseaux d’eau potable et autant pour l’assainissement et les stations d’épuration démolies, 200 pour le confortement des digues et des berges des cours d’eau, 10 pour la restauration des réseaux électriques et la même somme pour la téléphonie.
Soit une "addition" d’un milliard environ, qui sera financée à 80% par des fonds européens, le reste par des emprunts à bas taux auprès de la Caisse des dépôts et consignations et de la Banque européenne d’investissement, sur une durée d’une vingtaine d’années.
"Il n’y aura pas d’augmentation d’impôts" a garanti Christian Estrosi, qui a assuré les maires dont les communes ont été touchées par la tempête Alex de la totale solidarité de la Métropole. Dès les premières heures, elle s’est manifestée par le déblocage de 20 millions d’aides d’urgence, depuis elle continue avec les agents et les matériels sur place. Devant les élus, il a parlé "du retour de l’espérance, de la vie" dans les vallées, grâce à la mobilisation de tous, "à la solidarité, au courage, à la bienveillance et au dévouement".
Il en faudra en effet pour reconstruire - différemment - ce qui a été emporté par les flots. L’état de catastrophe naturelle doit faciliter les indemnisations (le délai des déclarations de sinistres a été allongé au 15 novembre). Le dispositif d’activité partielle a été déclenché pour les entreprises
(1 500 sont touchées, un millier a déjà été audité pour recenser les besoins).
Cette catastrophe a montré des manques (liaisons téléphoniques, endiguement, urbanisme) et aussi une incroyable volonté de résilience.
La Roya, qui ne fait pas partie du territoire de la Métropole, a aussi payé un lourd tribut à "Alex" et les cicatrices sont béantes dans la partie haute de la vallée, toujours coupée du monde. Un sentiment d’isolement et d’abandon ressenti très fort par les habitants de l’extrême Est du pays dont nombre considèrent même avoir été "oubliés".
Le président de la République est venu en personne à la rencontre des sinistrés tandis que les secours se sont organisés après le K.O. du week-end tragique. Depuis, les aides arrivent dans les villages toujours isolés, grâce à la mobilisation de tous, État, Région, Conseil départemental, Communauté de la Riviera Française, services publics, entreprises, associations, particuliers etc.
Six hélicoptères et 300 techniciens rétablissent peu à peu l’électricité. Cinq téléphones satellitaires ont été distribués par la Préfecture pour que les villages puissent communiquer, la ligne de bus a été adaptée entre Breil-sur-Roya et le littoral, les agents de la SNCF continuent à renforcer les voies. La CARF a même loué un hélicoptère pour porter de l’eau potable dans les communes et hameaux.
Des vies ont été anéanties, d’autres endommagées. L’effort de tous donnera un avenir aux vallées martyres.
Jean-Michel Chevalier