La semaine boursière


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14 mai 2012

Allez-vous souscrire à l’introduction en Bourse de Facebook ? Vous n’êtes pas le seul à vous poser cette question existentielle : les analystes manipulent leurs règles à calcul et, dans l’ensemble, se montrent assez circonspects. Il semble bien que les institutionnels, qui ont accompagné la montée en puissance de la firme, aient fait une bonne affaire, eux. C’est la règle du genre : investir dans une start-up est toujours une opération risquée, mais lorsque la mayonnaise prend, les profits sont alors plantureux. Maintenant, en dépit de ses succès remarquables, le social network vaut-il les 80 à 90 milliards de dollars attendus après l’introduction ? Il faudra pour cela augmenter considérablement les profits. En dépit de ses talents indéniables et de sa bonne tête de plus-jeune-milliardaire-de-la-planète, le fondateur Mark Zuckerberg a-t-il dans sa besace les outils appropriés ? Personne ne le sait, pas même l’intéressé. Ce qui n’empêchera pas l’introduction du titre d’être un joli succès, au vu de l’engouement déjà suscité par l’opération.

Faute de projeter, dans l’immédiat, des acquisitions majeures dans son périmètre d’activités, le jeune Mark pourra a investir sa cagnotte dans un secteur sous le feu de l’actualité : la banque. Les temps qui viennent devraient en effet se montrer propices à des remous importants dans le monde de la finance, à la suite de l’annonce d’une grosse perte de trading par JP Morgan, première banque américaine par la taille des actifs. Des engagements malheureux lui auraient déjà fait perdre plus de 2 milliards de dollars et, selon toute probabilité, l’hémorragie n’est pas terminée. Car maintenant que les concurrents ont identifié l’origine du mal, ils vont s’employer confraternellement à remuer le couteau dans la plaie. Jusqu’à ce que la boulette coûte un maximum à JP Morgan et oblige Jamie Dimon, son directeur général, à ravaler ses insolences passées, son cynisme de parvenu et son outrecuidance de premier de la classe. Il n’est donc pas impossible que le cours du titre JP Morgan subisse de fortes pressions baissières. Mais il n’est pas certain pour autant que ce soit, pour un financier avisé, une bonne opportunité d’investissement…

La recette du jour

Ados milliardaires

Vous avez atteint l’âge de la maturité et vous n’êtes toujours pas milliardaire. Désolé pour vous, mais vous avez raté le coche. Renoncez à vos ambitions et investissez vos espérances dans vos enfants ou petits-enfants préadolescents. Car dans un avenir proche, quiconque n’aura pas fait fortune à la puberté sera condamné à la médiocrité. Ou pire encore, à devenir banquier.


Jean-Jacques Jugie