8 juin 2012
Faut-il expertiser la gamelle des candidats aux législatives ? La question se pose au constat que nombre d’entre eux avouent leur intention de bouffer leurs concurrents. Et même quelquefois leurs alliés, lorsqu’il y a désaccord sur d’obscures recettes de cuisine électorale. On ne sait si la loi prohibe expressément le cannibalisme, mais en tout cas, cette pratique est absolument taboue dans nos sociétés, et pas seulement auprès des végétariens convaincus. Il serait donc important de vérifier si les compétiteurs n’ont pas cédé à la tentation du « septième ciel », ainsi nommée la drogue de synthèse née aux Etats-Unis, qui serait responsable de dévorantes pulsions dévoreuses. Comme l’a démontré cette agression à Miami, où la police a dû abattre l’enragé aux dents longues. Mais il faut reconnaître que ce dernier était également sous l’emprise de l’alcool, après avoir fumé du cannabis et ingurgité quantité d’autres médicaments. Si ça se trouve, il avait même avalé le journal télévisé : à ce stade d’addiction, l’abattage reste la seule option thérapeutique.
Pas étonnant que toutes les factions en lice chez nous se soient emparées, avec flamme, de la suggestion maligne de légaliser la fumette. Une pratique largement répandue, semble-t-il, et dont la répression mobilise une part importante de l’activité des services de police. Alors qu’il suffirait d’embastiller ceux qui avouent ingénument s’y adonner, comme l’élu Dany-Le-Rouge : ce serait une mesure de sauvegarde, avant qu’il ne se mette à boulotter ses collègues députés européens. Mais c’est toujours le même débat autour des drogues dites douces : leurs défenseurs plaident l’absence de danger réel pour des produits qui aident le pékin à oublier la médiocrité du quotidien. Les autres ne l’entendent pas de cette oreille et défendent une position de principe, selon laquelle qui fume un œuf fume un bœuf. Ou quelque chose d’approchant. Bon, faites ce que vous voulez mais nous, on termine le joint et on va se recoucher.
Addictions multiples
Vous êtes addict au steak-frites et toutes vos tentatives de désintoxication se sont soldées par un échec. Ne paniquez pas : la situation ne devient grave que si vous multipliez les drogues. Evitez de manger des frites devant la télévision, qui potentialise les effets des autres addictions. Vous pourriez alors être tenté de boulotter votre belle-mère, qui pourtant n’est pas tendre avec vous.
Jean-Jacques Jugie