6 milliards pour un fauteuil


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7 novembre 2012

La présidentielle américaine, c’est comme le Mondial de foot : même si le menu n’excite pas vos papilles, on vous le sert à tous les repas jusqu’à l’indigestion. Vous connaissez désormais à-peu-près tout des deux principaux prétendants, de leur couleur préférée à leur meilleur chrono sur un marathon. Tout ce qui importe, en tout cas, pour sélectionner le leader de la première puissance du monde et de la plus prestigieuse démocratie de la planète. Celle qui fait la pluie et le beau temps sur notre vieille Terre – plutôt la pluie, en cette saison de conjoncture pourrie. Si l’on en juge à la température moyenne de notre presse d’information, les Français vont se réjouir du résultat : Obama aurait obtenu chez nous un résultat bien plus net que dans son pays. Il faut dire que si nos concitoyens ne brillent pas toujours par la fulgurance de leur raisonnement, ils manifestent une méfiance viscérale à l’égard des programmes taillés à la serpe. Et ils manifestent quelques préventions à l’égard du dogme des Mormons, qui réserve la galipette à l’objectif exclusif de la procréation.

On aura en revanche découvert que pour atteindre l’excellence, une démocratie doit consacrer beaucoup d’argent au processus électoral. L’addition est encore montée d’un cran (environ 6 milliards de dollars), depuis que les entreprises américaines sont autorisées à contribuer sans limite aux caisses de propagande. Mieux encore : les Etrangers n’hésitent pas à apporter leur concours. C’est ainsi que de grandes firmes françaises ont organisé une collecte au profit des compétiteurs, parmi leurs cadres et leurs actionnaires, nous dit-on. On ne voudrait pas médire, mais le gratin de nos entreprises a fait un mauvais investissement, en donnant une large préférence au candidat républicain. Voilà qui ne va pas améliorer la performance de nos exportations chez l’Oncle Sam. Ni faciliter la conclusion du « pacte », en cours de formalisation chez nous pour doper la compétitivité d’une activité languissante. Mais au moins notre Président sera-t-il reçu avec les honneurs lors de son prochain déplacement aux States : il avait publiquement encouragé le vainqueur. Sans avoir déboursé un sou, vous l’aurez noté. Bien joué, Président.

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Jean-Jacques Jugie