La diplomatie en Rafale


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16 janvier 2013

On voit bien que les temps sont difficiles : les clients deviennent de plus en plus exigeants pour leur matériel d’équipement. Prenez par exemple les avions de combat : La France fait ce qu’elle peut pour démontrer l’efficacité de ses Rafale, tant en Libye qu’au Mali. En vain. La preuve : pas plus que son prédécesseur, notre Président n’a réussi à convaincre les Emirats Arabes Unis de passer commande. « C’est une question de prix » aurait objecté l’Emir. Un faux nez : chaque appareil ne coûte qu’une centaine de millions d’euros. Pas de quoi fouetter un chameau. D’autant que le concurrent britannique, l’Eurofighter, s’est déjà taillé un large marché dans la région bien qu’il vaille deux fois plus cher que notre joujou. Peut-être faudrait-il déclarer la guerre à Londres pour que les deux appareils puissent enfin se mesurer in vivo. Comme le père Cameron ne cesse de nous envoyer des exocets diplomatiques, il ne sera pas nécessaire d’inventer un prétexte pour lui jeter le gant. En fait, le seul motif plausible des embarras commerciaux du Rafale, c’est que sa consommation de carburant et ses émissions de CO2 sont excessives. Rédhibitoire pour des pays aussi impécunieux et farouchement écolos que ceux du Golfe.

En revanche, on serait porté à croire les commentateurs qui parient avec enthousiasme sur la reprise américaine. Un signe ne trompe pas : la santé de l’industrie automobile. Quand le ménage yankee a confiance en l’avenir, il change de voiture ou en ajoute une à son parc de trois ou quatre véhicules. En témoigne le panache du salon de Detroit, qui affiche cette année de nouveaux modèles en phase avec les aspirations des autochtones. Chevrolet relooke sa mythique Corvette et la dote d’une puissance d’avion de chasse ; les somptueuses limousines Lincoln ressuscitent ; pick-up et autres 4X4 adoptent le gabarit de contre-torpilleurs. Une débauche de chromes rutilants et de motorisations gourmandes. Voilà qui est plutôt inquiétant pour la protection de l’environnement. Mais rassurant pour la paix dans le monde : les Américains se remettent à consacrer davantage d’argent à leur bagnole qu’à leur armement. On se demande parfois si les Français n’auraient pas avantage à les imiter…

La recette du jour

L’essence et l’existence

Vous êtes préoccupé par l’explosion de votre budget de carburant. Revendez votre Rafale et faites l’acquisition d’un monstrueux 4X4 américain, plus sobre et plus efficace pour draguer dans les rues de votre patelin. Vous pourrez ainsi renouer avec le look peace and love de vos jeunes années.


Jean-Jacques Jugie