17 janvier 2013
Ouverte depuis septembre 2010, la pépinière d’entreprise Innova-
Grasse affiche à ce jour un bilan positif. Selon M. Richard Rios,
Directeur du Développement Economique au sein du Pôle Azur Provence,
c’est une « véritable stratégie de développement économique
qui est poursuivie, issue d’une réflexion de fond, basée sur les savoirfaire
historiques du bassin que l’on a croisé avec les tendances à
l’innovation. »
A ce jour, 18 entreprises y ont été créées et ont engendré 51 emplois.
« Il n’existait pas en 2010 de pépinière d’entreprise sur le 06. De
plus, c’était la première pépinière qui mixait des bureaux et des laboratoires
», souligne M. Rios. Cette pépinière spécialisée répondait
ainsi à une attente de start-up spécialisées dans la chimie, les arômes,
les parfums et les cosmétiques.
C’est dans l’enceinte de l’Espace Jacques-Louis Lions à Grasse que les
ressources se conjuguent. La pépinière InnovaGrasse, la plateforme
ERINI et l’Université sont regroupées dans cet espace, qui n’est autre
qu’un des bâtiments de l’ancienne usine Roure. « C’est une belle histoire.
On retrouve ici des fils ou petits-fils d’anciens salariés des usines
Roure, qui viennent créer leurs entreprises », commente M. Rios.
Côté budget, le bâtiment a bénéficié d’un investissement global en
termes d’aménagements de 6,7 millions d’euros. La pépinière InnovaGrasse
s’étend sur 1.800 m2. L’Université dispose de 900 m2 et
la plateforme ERINI fait 600 m2. La présence dans ce bâtiment de
l’Université de Nice Sophia Antipolis avec le Master 2 professionnel
Chimie FoQual, permet d’avoir une ressource intellectuelle qui permet
aux créateurs de conventionner avec l’Université, afin que ces professionnels
en devenir travaillent dans le cadre de leur développement.
Le laboratoire ERINI de recherche sur les ingrédients naturels, piloté
par le Pôle de Compétitivité PASS, en collaboration avec le CNRS,
constitue une ressource technologique. « Cette plateforme est la 2ème
de ce niveau en Europe et a bénéficié d’un investissement en matériel
de recherche d’environ 2 millions et demi d’euros. Elle a pour vocation
de faire de la recherche fondamentale et appliquée pour les entreprises
adhérentes du Pôle PASS, ainsi que de la prestation de recherche,
d’identification et d’authentification d’ingrédients pour les TPE et PME ».
Le Campus InnovaGrasse. Il
inclut une proposition d’accompagnement
au management
de l’innovation (en
partenariat avec la SKEMA
Business School), propose
des formations initiales dispensées
par l’Université
& des Diplômes Universitaires
(DU) destinés à la formation continue des salariés. 4 DU ont
été conçus en collaboration avec l’Université et l’ASFO Prodarom :
Formulation cosmétique (ouverture en mars 2013), Réglementation,
Technique d’analyse moderne et Arômes. Ces trois derniers DU seront
proposés dès janvier 2013. Ils s’adressent à des salariés d’entreprises
qui veulent évoluer professionnellement, souhaitent réaliser une VAE
ou encore intéressent les publics touchés par des fermetures d’usines,
des réductions d’effectifs, etc.
Création d’un espace de coworking. Cet espace qui nécessite encore
quelques aménagements est d’ores et déjà ouvert au 2ème étage de
la pépinière InnovaGrasse. « Nous sommes partis du constat que
beaucoup de créateurs n’ont pas les moyens de louer un bureau et
souffrent d’isolement professionnel. L’idée du coworking, c’est un
espace partagé et fédérateurs pour des gens qui ont des idées de
créations d’entreprises », explique Richard Rios. Cet espace s’étendra
sur 2 x 200 m2 et pourra accueillir entre 30 et 50 coworkers à des
tarifs progressifs.
Un hôtel d’entreprises. Il
s’agit du maillon intermédiaire
entre la pépinière et
le parc d’activité. L’hôtel
d’entreprise est une formule
locative sans accompagnement,
qui se gère avec des
surfaces supérieures à la
pépinière, de l’ordre de 100
à 150 m2. « Nous avons racheté
en 2009 l’ancienne usine d’arômes alimentaires Symrise. On l’a
réaménagé et on en a fait un parc d’activités technologiques baptisé
AromaGrasse, destiné aux entreprises de la parfumerie, des arômes,
des cosmétiques. Nous avons loti sur cet espace (15 lots), en avons
vendu 1 en novembre et avons signé 7 compromis de ventes. Sur les
15 lots, l’un d’eux serait dédié à l’hôtel d’entreprises et proposerait des
laboratoires en son sein. Il reste aujourd’hui 1 bâtiment et 2 terrains à
vendre. Des entreprises sont ou seront prochainement sur le site (Bougie
et Senteur, Laboratoires Destaing, Entreprise Romessence, Entreprise
Lydeha, Société Selectarôme, Société Quimdis, etc.) », énumère
M. Rios avant de conclure : « pour l’hôtel d’entreprise, 2013 devrait
être consacré à l’étude de programmation et 2014 au lancement des
travaux. Fin 2014, il y a des créateurs d’entreprise que je ne pourrai
plus garder en pépinière [rappelons que l’on peut rester jusqu’à 4 ans
en pépinière, ndlr]. Pour des raisons d’équilibre budgétaire, cet hôtel
d’entreprise serait aussi ouvert à l’extérieur. On est sur une base de 10
laboratoires de 150 m2 et ces laboratoires ne seront pas nécessairement
pris par les créateurs. Nous trouverons une formule qui permettra
d’accueillir des entreprises qui n’ont pas encore la capacité de faire du
patrimonial mais qui sont à l’étroit là où elles sont ou en fin de bail. »
Céline Merrichelli