Le socialisme à la coupe


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13 mars 2013

Nous autres Occidentaux avons inventé la démocratie représentative, et forts du constat que ce système est insurpassable, en dépit des réserves churchilliennes, nous tentons humblement de l’imposer à toute la planète. Accessoirement par la force des baïonnettes. Avec des succès remarquables, de l’Afrique au Moyen-Orient, dans des pays où la mortalité s’accroît sensiblement, certes, mais pour la bonne cause : on ne fait pas d’omelette démocratique sans casser des œufs. Pourtant, quelques grandes nations s’obstinent à snober avec impudence l’excellence de nos systèmes. En témoignent les grands-messes qui émaillent en ce moment le renouvellement du pouvoir chinois. Où sont promues les vertus de la « démocratie consultative », un concept que M. Yu a développé devant l’assemblée de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC) dont il a été démocratiquement désigné comme nouveau dirigeant. Ce qui importe surtout, selon sa doctrine, c’est de « ne pas copier les systèmes politiques occidentaux, sous quelque circonstance que ce soit ». Le socialisme à la chinoise, autrement dénommé « socialisme de marché », consiste à « appliquer et étudier en profondeur les principes directeurs du 18e Congrès national du PCC ». Voilà au moins qui est clair. Point n’est donc besoin que M. Yu aille se faire maltraiter à Dijon pour que la ligne politique du pays soit clairement établie.

On comprend que les démocraties asiatiques s’emploient à ne surtout pas imiter les nôtres. Dans lesquelles la vie publique finit par se résumer à d’incessantes et vaines escarmouches entre le pouvoir et son opposition, sans autres blessures que celles infligées à l’égo des pugilistes d’opérette. Et sans bénéfice pour la santé chancelante du pays. Tandis qu’en Corée du Nord, par exemple, le pouvoir est attentif au bien-être de ses administrés. Au point de leur recommander une série de coiffures réputées « les plus confortables de toutes pour conjurer les effets pervers du capitalisme ». Chez les messieurs, banane et coupe hérisson sont prohibées, pour être « décadentes » ou « efféminées ». Chez les dames, les célibataires sont contraintes à une stricte austérité. C’est donc à leur coiffure à la Cosette que l’on reconnaîtra les filles à marier. La drague devrait en être facilitée. Merci Kim Jong-un.

La recette du jour

Tonte et prospérité

Vous êtes préoccupé par votre avenir professionnel dans un pays où l’on passe son temps à couper les cheveux en quatre. Installez-vous comme coiffeur à Pyongyang. Les nouvelles normes anticapitalistes imposent aux hommes et aux femmes mariées un passage régulier chez le figaro. Vous vous enrichirez à tondre les derniers communistes de la planète.


Jean-Jacques Jugie