Diététique et fiscalité


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20 mars 2013

Vos enfants ont-ils une alimentation équilibrée ? Difficile à dire. Même si la table familiale respecte les canons de la diététique officielle – celle qui permet, en particulier, de prévenir l’obésité infantile -, les mouflets n’y font pas nécessairement honneur. « J’ai pas faim » ou « J’aime pas  » les autorise à maltraiter la grammaire et à squeezer la cuisine bienfaisante de maman, qui a lu la mère Dolto et ne prendrait pas le risque de traumatiser les petits en leur forçant la fourchette. Papa se contente d’un haussement de sourcils : il connaît l’avocat des enfants et redoute de se retrouver devant le juge, sur accusation de maltraitance. Pas de vagues. Ainsi, les gamins peuvent impunément se gaver de cochonneries bourratives et obésigènes, sous le nez des parents ou à leur insu. Heureusement, reste la cantine scolaire. Soumise aux injonctions de l’arrêté de septembre 2011, qui rend obligatoire le strict respect de l’équilibre nutritionnel, un dispositif menacé d’abrogation par l’ouverture de la chasse aux normes « inutiles » voire « absurdes », un nettoyage de printemps sans doute pertinent, mais qui ouvre un boulevard à des arguments subjectifs et à la mauvaise foi caractérisée.

Ainsi arrive à point nommé l’étude de l’UFC-Que Choisir sur les menus des cantines. Un constat encourageant : la sujétion aux normes a considérablement amélioré l’équilibre des repas servis aux élèves. Notamment dans les écoles primaires, qui recueillent une note moyenne très honorable. Les choses de gâtent un peu dans les lycées et collèges, où les enfants composent la plupart du temps leur déjeuner en self-service. Vous n’allez pas le croire : dès qu’ils ont le choix, ces sales gosses optent spontanément pour les nourritures les plus grasses et les plus sucrées, au mépris des règles diététiques les mieux attestées. Consacrant ainsi le triomphe des « multinationales du sucre et du gras », que le professeur Franck Iacona a dénoncées dans son Traité de l’empoisonnement globalisé. Autant dire qu’à côté de ce problème, les lasagnes chevalines sont de la gnognotte. Le constat est déprimant mais il témoigne d’un comportement récurrent chez l’homo sapiens : s’il en a la liberté, il choisit le plus souvent la mauvaise option. Le phénomène est largement démontré, par exemple, en matière d’élections. Mais aussi en matière d’argent : pour engraisser son capital, le pékin ne résiste pas à la tentation d’ouvrir un compte à Nicosie ou à Genève. Mauvaise pioche : vous savez maintenant ce qu’il en coûte d’être accro à la diététique fiscale.

La recette du jour

Menu éducatif

Vous êtes légitimement attentif à la qualité du menu scolaire de vos enfants. Vous devez donc lire scrupuleusement la dernière étude de l’UFC. Car si vous habitez à Marseille, vos mouflets sont dangereusement exposés. Pour les études, on ne sait pas. Mais les cantines servent une bouffe pire que celle de la prison. De quoi encourager des vocations.


Jean-Jacques Jugie