Alors que la SNCF se fait souvent, et avec raison, morigéner pour des retards et des annulations de trains dus aux grèves ou aux incidents techniques à répétition, la vieille dame n’y était pour rien cette fois si le jour de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris quelque 800 000 passagers sont restés en carafe sur les quais des gares. Des « sabotages » en sont à l’origine. Très vite , des voix ont accusé « l’extrême gauche » d’en être responsable. Sans préciser où commence cette gauche extrême : aux Mao s’il en reste ? Aux Trotskystes eux aussi espèce menacée ? Aux « Islamo-gauchistes » nouvellement apparus ? À des éléments indépendants qui déborderaient les Insoumis ? À François Hollande, de retour de Corrèze ? Voire à Emmanuel Macron, si l’on en croit les attaques virulentes dont il est encore l’objet de la part de certains qui se prétendent les héritiers du gaullisme ? Bon, d’accord, avec ces « sabotages », on finit tous par dérailler un peu...
Apportons notre modeste contribution à la liste de Premiers ministrables puisqu’il apparaît qu’il est bien difficile de trouver « the right (wo)man » à la « right place ». Nous proposons donc Line Renaud, parce qu’elle connaît la chanson et est adulée des Français, deux qualités peu partagées par notre classe politique. Ou le rugbyman Antoine Dupont, plus capable que n’importe qui de transformer l’essai. Quant aux finances, aucune hésitation pour remplacer Bruno Le Maire : le poste va comme un gant au multi médaillé olympique de canoë Tony Estanguet, car il est habitué à ramer…
Vladimir Poutine, qui voit des nazis partout, est paraît-il tombé de sa chaise lorsqu’il a regardé à la télé l’ouverture des Jeux Olympiques. « Un échec massif » selon le Kremlin, jamais avare de compliments. Des images des tableaux l’ont sûrement conforté dans ses convictions que les Français sont, selon une rumeur savamment entretenue à Moscou, « dégénérés » et même « tous pédophiles ». C’est sûr, il y a beaucoup moins de fantaisie et de provocations lors des défilés militaires sur la célèbre place rouge… Allez Vladimir, décontracte-toi, ce ne sont que des... Jeux.
Que Monseigneur Gobilliard, évêque délégué pour les Jeux Olympiques, ait été « peiné » par la parodie de la Cène dans le spectacle d’ouverture n’a rien de très surprenant. S’il reconnaît dans Le Figaro un « droit au blasphème », il estime que celui-ci devrait être réservé au « théâtre ou à un spectacle habituel » mais qu’il ne trouve pas sa place dans une cérémonie aussi universelle que l’ouverture des JO, d’autant que « la charte olympique demande explicitement que ne soit pas exprimée d’opinion politique, idéologique ou religieuse ». Un avis partagé par… Jean-Luc Mélenchon qui écrit dans son blog n’avoir pas aimé cette « moquerie » et se demande « à quoi bon risquer de blesser les croyants ? ». Encore un peu, et JLM va entrer en odeur de sainteté !
Jean-Michel Chevalier