La météo en mai

Le joli mois de mai ? Vous en avez de bonnes. C’était peut-être vrai avant la crise. Et avant que les rigueurs de la météo ne viennent clairsemer les processions traditionnelles de la Fête du Travail. Les désordres climatiques nous pourrissent vraiment la vie : avec le retard du printemps, le brin de muguet s’est propulsé au prix du litre de super. Et avec la permanence de hautes pressions sur les marécages de la politique, la cote des Navires dans la tempête est en crue : rares sont ceux qui pourront désormais s’offrir une œuvre d’Andries Van Eertvelt. Bon, d’accord, ce n’est pas dramatique : les marines du petit maître hollandais sont finalement assez quelconques. Plutôt pâteuses, sombres et tourmentées. Elles vous collent le bourdon quand vous les exposez chez vous, et vous causent d’atroces migraines quand vous avez réussi à les fourguer à un étranger. Décidément, tout ce qui vient de Hollande porte plutôt la poisse, en ce moment. Que ce soit la viande bovine ou les peintures à l’huile. Entre autres.

Mais il y a un côté encourageant aux défilés rikiki du 1er mai. La Fête ayant statutairement un contenu protestataire, propice à l’expression des revendications des salariés, on peut penser que la modeste participation témoigne du bien-être général dans le monde du travail. Enfin, c’est une façon de voir. A moins que l’explosion du chômage n’ait complètement ratiboisé les effectifs de manifestants. Ou que les intéressés se réservent pour d’autres occasions. Le mois de mai est déjà truffé de jours fériés qui vont favoriser les ponts à rallonge. En y ajoutant quelques appels à la grève judicieusement positionnés, il devrait être possible d’en faire un mois essentiellement chômé. Une sorte de sas de décompression avant la dure épreuve des vacances d’été. Voilà qui ne va pas stimuler les statistiques de production du pays. En tout cas, selon une tradition bien établie chez eux, les prévisionnistes de la température sociale nous annoncent que « le mois de mai sera chaud ». On ne voudrait pas critiquer, mais pour l’instant, le fond de l’air est plutôt frais. Par prudence, il sera raisonnable de ne pas remiser trop vite les doudounes au fond du placard.

La recette du jour

Epargne à long terme

En ces temps incertains, vous ne savez plus comment placer vos petites économies épargnées par le fisc. Visitez les brocanteurs et raflez tous les rossignols que vous trouverez. Sous réserve qu’ils soient du XVIIème. Et de préférence hollandais. Avec un peu de chance, vous les revendrez cent fois leur prix dans une vingtaine d’années.