5 novembre 2024
Le vice-amiral d’escadre Christophe Lucas, préfet maritime de la Méditerranée, a présenté, accompagné du directeur du centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage de Méditerranée (CROSS MED), le bilan de la saison estivale 2024.
Avec 3 113 interventions coordonnées cette saison, dont 40 % concerne le secours en mer, l’activité opérationnelle reste soutenue et en légère hausse (+3%, +5% de personnes impliquées). Elle se maintient toutefois en-deçà du pic constaté en 2022 (3 258 opérations). Au cours de la saison, 46 personnes ont malheureusement perdu la vie (+84%). Cette augmentation concerne notamment la baignade et les activités subaquatiques dont la plongée autonome.
La tendance constatée sur la façade se confirme avec une activité opérationnelle caractérisée par un plateau élevé et désormais quasi-constant depuis 5 saisons. Les principales causes identifiées sont identiques aux années passées : la massification de l’accès à la mer engendre mécaniquement un nombre plus élevé d’usagers moins expérimentés ainsi qu’une augmentation du nombre de personnes susceptibles d’avoir des comportements dangereux ou irresponsables.
En parallèle, de nouvelles pratiques se sont développées ou se sont démocratisées et l’accès à la plaisance est désormais facilité (locations de particuliers à particuliers, uberisation, etc.). Cela a deux conséquences principales : un plus grand nombre d’usagers dans un espace littoral (2-3 nautiques) contraint et moins de rigueur dans la connaissance des spécificités de la mer toute comme dans l’entretien des navires et des matériels de sécurité (locations de particuliers à particuliers notamment). En réponse, des efforts constants ont été menés afin de sensibiliser et informer, contrôler et réglementer pour assurer la sécurité des usagers en mer.
« Tous les vecteurs de communication ont été utilisés pour prévenir et sensibiliser davantage les différentes catégories d’usagers. Un effort particulier a été porté à la prévention des nouveaux pratiquants et des jeunes. Bien que les unités de l’action de l’État en mer (AEM) aient été fortement sollicitées pendant la période estivale (flamme et Jeux olympiques, Tour de France), un maillage continu et un dispositif agile ont été maintenus (+ de 12 000 contrôles). Avec près de 2 500 infractions relevées (+7%), la présence dissuasive s’est révélée satisfaisante. La grande majorité des infractions relevées est ainsi liée à la sécurité, c’est à dire 44% pour le matériel de sécurité et 40% pour la vitesse dans les zones de navigation », a analysé le préfet maritime.
Le vice-amiral d’escadre Christophe Lucas a ajouté : « L’évolution de la réglementation permet de mieux réguler les pratiques. La vitesse des navires et engins a ainsi été limitée dans certains secteurs très fréquentés (arrêtés préfectoraux pris pour les aires marines protégées : Estérel – Théoule-sur-Mer, Saint Florent, Cap d’Agde).
La diversification des pratiques et la massification de l’accès à la mer contraignent les flux dans la bande côtière et caractérisent une tendance qui ne va pas s’inverser, particulièrement sur la façade méditerranéenne. Cependant, l’accidentologie en mer ne doit pas être une fatalité : la prévention nécessite toutefois de bien comprendre et caractériser les facteurs de risque afin de renforcer l’efficacité de la campagne qui sera conduite en 2025 ».
Enfin, le préfet maritime de la Méditerranée a encore précisé : « La prévention restera au cœur de l’action des services de l’État afin que tous les usagers de la mer soient sensibilisés au milieu dans lequel ils évoluent. La sensibilisation des usagers s’appuiera de nouveau sur une campagne de communication soutenue, diversifiée mais également mieux ciblée. La prévention n’est réellement efficace que lorsqu’elle est associée à une présence et des contrôles en mer dissuasifs. Ainsi, l’agilité du dispositif sera maintenue l’année prochaine avec une présence quotidienne étendue, un ciblage des zones à risque et des périodes de forte fréquentation. Les contrôles porteront à nouveau sur les pratiques mettant en danger la vie des usagers. Par ailleurs, la préfecture maritime renforcera les liens avec les municipalités, responsables de la police de la baignade et des engins non immatriculés dans la bande côtière (0-300m), afin de mieux associer les polices municipales à ces actions de prévention ».