Etude EDHEC / Le Fair Play Financier dans le football professionnel ou comment favoriser les clubs établis et réduire la qualité des résultats sportifs


Economie


30 juillet 2015

Le Pôle de recherche en économie de l’EDHEC Business School publie le Position Paper « Le Fair Play Financier de l’UEFA est-il soluble dans le droit de la concurrence ? » (rédigé par Frédéric Palomino) soulignant l’incompatibilité d’une telle réglementation avec le cadre concurrentiel fixé par le Traité de Fonctionnement de l’Union Européenne (TFUE). Le FPF procure un avantage économique à certains clubs établis et réduit l’incertitude portant sur le résultat de la compétition.

Le Fair Play Financier (FPF)

L’UEFA a instauré le FPF en 2011 et depuis son entrée en vigueur, les clubs qualifiés pour les compétitions de l’UEFA sont soumis à cette réglementation qui exclue tout arriéré de paiement envers d’autres clubs et qui exige de respecter des conditions d’équilibre financier. Ce dispositif suscite pourtant débat, et les aménagements apportés tout récemment par l’UEFA aux règles en vigueur en témoignent.

Les effets du FPF dans le cadre de la concurrence européenne

L’étude de Frédéric Palomino revient sur les relations fortes existantes entre investissements, résultats sportifs et revenus à long terme. D’une part, les investissements en joueurs ont une influence positive et significative sur les performances sportives et d’autre part, les résultats ont une influence positive et significative sur les revenus des clubs (droits audiovisuels, ventes de produits dérivés, participation à des matches amicaux rémunérés qui représentent une part considérable des revenus).
Toutefois, le FPF empêche les nouveaux entrants de mettre en place ce cercle vertueux et aboutit à considérer deux catégories de clubs : les clubs établis dits « matures » qui peuvent aisément atteindre l’équilibre budgétaire et les clubs « jeunes » qui se trouvent limités en termes d’investissements massifs en joueurs et par conséquent, en termes de performances sportives.

Les alternatives au FPF

Afin d’assainir financièrement l’industrie du football professionnel sans pour autant se heurter à cette problématique, une voie possible consisterait à introduire une réglementation limitant le financement par dette mais laissant aux clubs toute liberté sur leur financement par capitaux propres (limite actuelle de 45 millions d’euros pour les apports des actionnaires). Une telle réglementation serait compatible avec le TFUE, en ce sens qu’elle ne limiterait pas les investissements que les clubs souhaiteraient réaliser, tout en limitant les risques de faillite.

Vous pouvez télécharger cette étude, en cliquant ICI


Service Rédaction