Matisse, un peu, beaucoup, passionnément…

Au Musée d’Art Moderne et Contemporain (MAMAC), chaque tableau exposé se réfère à une œuvre d’Henri Matisse. Une nouvelle façon de voir Matisse selon l’exposition « Bonjour Monsieur Matisse ! Rencontre(s) ». Des œuvres de toutes les formes, de toutes les matières et de toutes les couleurs nous donnent à réfléchir. Chaque tableau a son histoire. Et sa propre approche artistique. « La peinture en patchwork, fragment n°7 » représente une peinture sur tissu. « La blouse roumaine » est fait de résine sur toile. Une manière originale de réaliser un tableau. Le peintre, Louis Cane, explique son œuvre simplement : «  c’est brillant et ça colle. Je l’ai traité de manière un peu plus rapide ». De l’adhésif découpé a été utilisé pour « la perruche et la sirène à crans » et du papier de soie pour « Dos ». « La danse de Matisse » a été remise d’actualité grâce à une immense photographie, « Fotofest » (170x300cm) réalisée par Wang Quingson en 2005.

Un peu plus loin, de la tapisserie se décroche selon le travail de Cynthia Lemesle et Jean-Philippe Roubaud. Et puis juste là, selon « Les Poissons rouges » de Matisse, un dispositif lumineux avec bassin et poissons rouges trône fièrement. Chaque œuvre est singulière. Ici tout se mélange, se côtoie. Les petits nouveaux redonnent un souffle à l’artiste disparu. D’après « Nu, étendu » de 1906, Gilles Miquelis a peint à sa façon. Son tableau a été réalisé en une après-midi. « J’en ai fait quelque chose de plus respectueux ». Ce peintre autodidacte cite des références comme Edward Hopper, Picasso et bien évidemment Matisse.

Gilles Miquelis devant son tableau "Nu, étendu" au MAMAC à Nice

© Emilie De Freitas

« Une expo conçue dans l’esprit Matisse, assumée et revendiquée par les artistes. Chacun a choisi son tableau. C’est assez bien restitué. Chaque artiste a un style. On assiste à quelque chose qui est une vraie proximité, une vraie relecture de l’histoire de l’art » explique le directeur du MAMAC, Gilbert Perlein.

Vous, les femmes …

Deuxième lieu incontournable des expos Matisse : le Théâtre de la Photographie et de l’image. Il présente l’exposition « Femmes, muses et modèles » et symbolise la rencontre entre la collection Amadeo M. Torello et l’œuvre de Matisse. L’activité de peintre reconnu a en effet tourné autour des femmes, peintes, dessinées ou sculptées.
Cette fois, le noir et le blanc prédominent. Des photographies représentent des portraits de femmes. Du sobre, du chic et de la sensualité. « Le noir et blanc, c’est plus que de la couleur. Le travail est immense. La photographie est vraiment tout un art. La lumière est très bien travaillée » commente un couple devant les portraits. Plus de 140 tirages, donc, qui décrivent l’actualité esthétique de la forme féminine depuis son rôle traditionnel d’icône dans la société du siècle dernier jusqu’à nos jours. Quelques clichés montrent des célébrités comme Claudia Schiffer ou Stéphanie de Monaco. Une des seules photos en couleur est celle, bien connue, de la jeune afghane de Steve Mc Curry. La femme sous toutes ses formes. Inspiratrice ou modèle, naturelle ou encore mise en scène. Parmi les artistes présentés, on compte les plus grands noms de la photographie : Edward Steichen, Cecil Beaton, Frantisek Drtitkol, André Kertesz, Bettina Rheims, Cindy Sherman etc. Des sculptures de femmes réalisées par Henri Matisse telles que « Nu assis, bras sur la tête » ou « Buste ancien » sont également visibles.

Théâtre de la Photographie et de l’Image. Exposition "Femmes, muses et modèles"

© Emilie De Freitas