CIP 06 : Des conseils

CIP 06 : Des conseils d’experts du chiffre et du droit pour entreprises en difficulté

Le président du Centre d’information sur la prévention des difficultés des entreprises CIP 06, Michel Signoret, détaille le fonctionnement de la structure, qui existe depuis 10 ans et fait partie avec Entre Head et le GPA06 du portail de prévention des entreprises (prevention-entreprise.com).

Comment fonctionne le CIP ?

- Je suis un ancien juge au tribunal de commerce. En général, ce sont les anciens juges du tribunal de commerce qui occupent le poste de président puisqu’on a une expérience dans la gestion des difficultés des entreprises. On siège trois après-midis par mois, une fois à la CCI à Nice, une fois à la Chambre des métiers à Saint-Laurent-du-Var et une fois à Grasse ou Antibes.
Cela permet d’être au plus près des personnes. Je travaille en collaboration avec Marjorie Bourse de la CCI. C’est elle qui prend les rendez-vous et qui filtre.
Il y a des gens qui ne comprennent pas trop ce qu’est le CIP et qui pensent qu’on va leur accorder des subventions. Elle leur dit qu’on est là pour donner des conseils. Je suis toujours accompagné d’un expert-comptable et d’un avocat. Je connais à peu près une quinzaine d’experts-comptables et d’avocats qui, chacun leur tour, sont avec moi. J’ai l’expérience du tribunal de commerce, l’expert-comptable va être lui très précis sur les comptes et l’avocat va conseiller les personnes qui, souvent, ont des soucis avec leur bailleur.

Comment se déroule l’entretien ?

- C’est une discussion qui dure 45 minutes. Il y a d’abord les questions d’usage : activité, forme juridique, chiffre d’affaires, résultats. Après ils nous exposent leurs problèmes. Et chacun, dans son domaine de compétences, on va essayer de conseiller au mieux. C’est déjà arrivé que l’on revoit des gens après mais c’est assez rare. Que ce soit moi, les experts-
comptables ou les avocats qui interviennent, c’est du bénévolat.
C’est gratuit et totalement confidentiel.

Avez-vous connu une affluence plus importante depuis le début de la crise sanitaire ?

- C’est un peu surprenant mais depuis le premier confinement, on ne sent pas une augmentation des demandes de rendez-vous. On a toujours deux ou trois rendez-vous par session. Parfois la session est même annulée parce qu’on n’a pas de rendez-vous. On essaie de se faire connaître du mieux qu’on peut. Mais peut-être qu’on n’est pas assez connu.

Combien d’entreprises avez-vous aidé ?

- En 2020, c’était à peu près 45 entreprises. Sur une année on aide environ une cinquantaine d’entreprises mais cela peut varier. Nous avons reçu pas mal de restaurateurs ces derniers temps mais aussi des entreprises de services et des gens du BPT. Par contre, on ne donne pas de conseils en stratégie. On n’est pas au niveau pour aller conseiller des personnes dans un domaine qu’on ne connaît pas.
Ce que nous voyons parfois c’est qu’il y a des gens qui sont bons dans leur métier mais qui ne sont pas faits pour la gestion. On leur dit, attention vous avez complètement délaissé la paperasserie. À des gens qui disent ‘je n’ai pas payé le comptable’, on dit attention. Quand vous n’avez pas de comptabilité au tribunal de commerce, vous êtes tout le temps sanctionné. C’est une obligation du chef d’entreprise d’avoir une comptabilité tenue.

Avez-vous des craintes pour 2022 ?

- À chaque fois qu’on se rencontre, on se pose la question. Jusqu’à présent, on n’a pas été débordé par le nombre de rendez-vous. Je sais aussi que le tribunal de commerce a eu une activité très faible en 2020 et en 2021 une activité qui n’est pas non plus très forte.
On se dit qu’au bout d’un moment, il y a bien une vague qui va finir par arriver. A priori ce sera peut-être quand les banques demanderont les premiers remboursements des PGE. Il est sûr qu’il y en a certains qui ne pourront pas rembourser.

Propos recueillis
par Sébastien GUINÉ

Photo de Une : Michel Signoret, président du CIP 06 DR SG

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