Économie bleue : Christian

Économie bleue : Christian Estrosi annonce une aire marine protégée à Nice

Le maire de Nice et président de la Métropole a confirmé aux Assises de la mer plusieurs annonces faites le vendredi 10 septembre, dont la création d’une aire marine protégée.

L’économie bleue est destinée à la fois à préserver et exploiter le littoral. Peut-on encore exploiter le littoral azuréen ?

- Notre priorité c’est d’avoir une vision globale des choses. Je déteste que l’on regarde un petit point dans un coin en disant ‘je vais m’attaquer à ça pour le régler’ sans regarder l’effet papillon que cela peut provoquer dix kilomètres plus loin. Notre Plan transition, en 2008, consistait à mettre à l’aéroport de Nice un tramway qui aille jusqu’au port, d’y ouvrir une gare ferroviaire au mois de juin prochain, d’y adjoindre des pistes cyclables, de faire de la multi-modalité pour faire baisser les émissions de CO2. Nous n’avons pas une seule eau d’écoulement, dans toutes les communes de la Métropole, qui se déverse dans la Méditerranée sans avoir été filtrée. Mais si c’est pour laisser partir des déchets plastiques ou laisser de grosses unités déverser des tonnes de CO2 quand elles fréquentent notre littoral, cela n’a pas d’intérêt. Cela veut dire qu’on fait un effort d’un côté dont on perd le bénéfice de l’autre.
Aujourd’hui, un ferry à Nice c’est une tonne d’émission de CO2 par passage, plus une tonne de CO2 par embarquement et débarquement des voitures. Il y aura une taxe carbone de 60 euros pour tous les véhicules qui vont vouloir continuer à monter dans un ferry. Pour le plastique, que ce soit chez les restaurateurs, dans la grande distribution, chez les commerçants, étalé entre le 1er janvier 2022 et le 1er janvier 2024, ce sera zéro plastique. Et notre sujet prioritaire, c’est l’aire marine protégée, sur laquelle nous avons beaucoup travaillé. Elle va partir de l’aéroport pour aller jusqu’au Cap de Nice. Cette aire marine protégée aura vocation à avoir des aires d’adaptation, c’est-à-dire qui permettent de la pêche raisonnée parce que nous voulons relancer l’activité de la pêche ;

Y a-t-il un projet pour le port ?

- Nous n’avons pas l’ambition de devenir le port de Dunkerque, de Marseille ou de Hambourg. On est un port intégré dans la ville, qui doit continuer à jouer un rôle économique. Mais est-ce que la façon dont il a végété ces dernières années correspond à ce que nous en attendons aujourd’hui ? Donc nous lançons une étude pour savoir s’il doit garder sa dimension marchande et commerçante, puisque c’est un port marchant et de commerce, ou s’il doit se tourner vers du yachting, de la plaisance, de la pêche 

Comment arriver à concilier environnement et tourisme ?

- À l’intérieur de cette aire marine protégée, il y aura des aires pour la pêche et des aires pour permettre à certaines activités structurées et raisonnées de s’y implanter. Les gros paquebots de croisière qui balancent du souffre, je n’en veux plus. Par contre, je veux préserver de l’emploi à travers des activités protectrices, non polluantes. Je voudrais d’ailleurs un système vertueux où celui qui respecte toutes les règles ait une fiscalité allégée, avec un système de bonus-malus, et celui qui au contraire prend les risques d’enfreindre les règles de l’aire marine protégée soit sanctionné très lourdement. Cela s’appelle aussi la police des mers telle que nous entendons la mettre en place.


Propos recueillis par Sébastien GUINÉ

Photo de Une : le maire de Nice lors de son échange avec la presse aux Assises de l’économie de la mer à Nice DR S.G

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