La Clinique juridique

La Clinique juridique Nice Côte d’Azur continue de grandir

L’association d’aide à l’accès au droit, créée en 2017 et hébergée jusqu’ici au sein du cabinet d’avocats WABG à Nice, a inauguré le 22 mai son propre local, à la faculté de Droit.

La Clinique juridique a définitivement tourné la page du Covid-19. Le nouveau local, au sein de la Villa Passiflore de la faculté de Droit et Science politique, à Nice, «  est un outil supplémentaire pour recevoir les patients », explique sa présidente, Alexandra Cerretani. «  Ce seront des consultations plus vivantes que par visio-conférence et cela permettra aux cliniciens de mieux saisir l’émotion des patients et d’adapter leur discours aux personnes en détresse. C’est très formateur. On le faisait à l’origine mais on avait perdu cette habitude de se voir avec le Covid », poursuit-elle, précisant que le format pourrait parfois être « hybride » afin d’éviter des déplacements chronophages à certains professionnels bénévoles.


Alexandra Cerretani rappelle que la Clinique, qui propose des consultations juridiques pour les personnes disposant de faibles revenus, délivre une « information juridique » et ne fait pas dans le conseil juridique, réservé aux avocats. Elle se félicite d’avoir 48 cliniciens cette année, qui ont intégré la promotion parrainée par le juriste et ancien avocat Didier Langlois. En raison des nombreuses demandes, le bureau a même créé une liste d’attente. La présidente de la Clinique précise qu’avec le nouveau local, l’objectif ne sera pas d’accueillir plus de patients mais de le faire dans de «  meilleures conditions ». Lors de l’inauguration du local, en présence de nombreux étudiants et professionnels, elle a remercié « la faculté et l’ensemble de ses acteurs qui ont aidé à aménager ce local  ». « On est à des périodes charnières de notre vie, on est de jeunes acteurs de demain et c’est important de saisir toutes les difficultés de la vie humaine. L’accès au droit est quelque chose qui doit tous nous animer  », a-t-elle affirmé juste avant le dévoilement de la plaque.

« Sens de l’engagement »

Inauguration du nouveau local en présence des cliniciens, partenaires et du doyen de la faculté Xavier Latour ©Nour Ben Abdelkrim.

Ce que fait la Clinique juridique « démontre un très bon sens de l’engagement, celui des étudiants, qui consacrent leur temps à faire fonctionner cette clinique, celui des praticiens, au service des étudiants, et celui des collègues de l’université. Ce sens de l’engagement, dans notre société contemporaine, mérite d’être chaleureusement salué », a déclaré pour sa part le doyen de la faculté, Xavier Latour. «  L’autre élément, c’est que c’est un engagement pour une cause, la cause de l’accès au droit, a relevé le doyen. Vous allez vers les plus fragiles, vers les plus faibles, et vous le faites d’une manière désintéressée, d’une manière solidaire. Nous sommes très fiers à la faculté d’avoir des étudiants, des praticiens et des étudiants qui ont du cœur. Il y a aussi derrière tout cela la volonté de donner et de recevoir. La volonté pour les praticiens et les enseignants de transmettre, de partager une expérience, de donner une vision d’une activité. Et puis, dans un monde où beaucoup d’étudiants se consacrent exclusivement à leurs études, il y a ceux qui veulent recevoir un petit peu plus, ceux qui acceptent de sortir de leur zone de confort, ceux qui acceptent peut-être de dormir un peu moins, d’avoir un peu moins de loisirs et cela mérite également d’être souligné ».

Le fonctionnement de la Clinique

Le patient sollicite l’aide des cliniciens en prenant contact sur le site internet de l’association (cliniquejuridique-nice.fr/). Il faut indiquer son nom, son numéro de téléphone, son mail et sa demande. En fonction de la problématique, le bureau de la Clinique contacte un professionnel et fixe avec lui une date de premier rendez-vous. Lors de ce premier entretien avec le patient (en visio-conférence ou en présentiel), un groupe de cliniciens, encadré par un professionnel, pose des questions et demande des documents. Une fois l’entretien terminé, le professionnel échange avec les étudiants et, le cas échéant, les oriente un peu. Les étudiants rédigent ensuite un document qu’ils envoient au professionnel. Ce dernier valide après d’éventuelles modifications et les étudiants peuvent alors lors d’un second rendez-vous avec le patient lui faire une restitution orale. Entre sa prise de contact initiale et la proposition finale de la Clinique, il s’écoule en général entre un mois et un mois et demi. Si le problème rencontré nécessite d’aller plus loin, le patient est alors réorienté vers un professionnel, qui ne peut pas faire partie de l’équipe de bénévoles de la Clinique.

Visuel de Une : La Clinique est aujourd’hui installée à la Villa Passiflore (faculté de droit) ©S.G

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