Plaider par temps de (...)

Plaider par temps de coronavirus...

Après quelques mois de ralentissement et de difficultés, les avocats reprennent doucement du service. Mais comment travaillent-ils et dans quelles conditions ? Maître Pascale Fraisier, du barreau de Nice, avocate chez Schwal & Associés, dresse un point se situation.

Comment se déroulent les audiences ?

Nous procédons à des PSA, des plaidoiries sans audience. Nous recevons un avis du tribunal qui nous demande si nous voulons, oui ou non, plaider le dossier. Sans réponse de notre part dans les quinze jours, le dossier est plaidé sans audience.
Au niveau des prud’hommes, c’est très différent en fonction des juridictions, car certaines ont repris et d’autres pas encore. À Nice, pour l’instant, toutes les audiences de mise en état et plaidoiries se font sans public.

Quelles sont les mesures de sécurité mises en place ?

Nous portons les masques dès l’entrée. De temps en temps, le président nous autorise à les enlever pour plaider, parce que c’est très compliqué avec. Le lavage de main est obligatoire. Nous sommes convoqués à heure fixe. Le tribunal se saisit de trois ou quatre dossiers vers 9 heures, puis de trois ou quatre autres une heure et demi plus tard, ce qui permet d’éviter que plusieurs avocats soient présents au même moment dans la salle d’attente. Toutes les audiences se déroulent dans les grandes salles avec distanciations sociales.

Qu’en est-il des audiences dématérialisées ?

À Nice, cela a été testé durant la crise, mais le système n’a pas bien fonctionné. Les audiences téléphoniques ont aussi été testées pour les demandeurs qui n’avaient pas la possibilité de faire de la vidéo, mais c’est difficile d’être sûr d’avoir le bon demandeur en face de soi. Ici, nous n’avons ni les moyens, ni l’équipement. Au conseil de prud’hommes tout est plaidé, mais au Pôle social, tout est dématérialisé, toutes les audiences ont été annulées jusqu’au mois de septembre.

Recueillis par
Marion ROLLAND

Photo de Une : Maître Pascale Fraisier. DR

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