Police : je ne veux (...)

Police : je ne veux voir qu’une tête...

Le projet de création de directions départementales de la police nationale (DDPN) regroupant sous un seul commandement la sécurité publique, le renseignement territorial, la police aux frontières et la police judiciaire provoque des inquiétudes chez les policiers. Surtout depuis que le ministre de l’Intérieur a fait savoir qu’il souhaite que cette réforme soit opérationnelle dès septembre, avant même les conclusions de l’expérience menée dans le Pas-de-Calais et les Pyrénées-Orientales.

Il s’agit officiellement, dans un souci d’efficacité, d’éviter les doublons voire une gué-guerre des polices entre des services qui pour certaines missions peuvent se marcher sur les pieds. Mais chez les officiers et dans les rangs, on craint surtout une caporalisation accrue qui sortirait de cette réforme, avec des relations forcément serrées entre les nouveaux directeurs départementaux de la police nationale et les préfets. Ce qu’un enquêteur de la PJ cité sous couvert d’anonymat par le Journal Le Monde (06/04) traduit par "le danger de voir se reproduire en province le schéma parisien, où le préfet de police est au courant d’affaires judiciaires qu’il n’a pas à connaître théoriquement".
Jusqu’à présent, chaque service local est dirigé par un responsable spécialiste de son domaine d’intervention. Ce qui n’exclut pas l’efficacité opérationnelle mais rend moins fluides les remontées d’informations vers le pouvoir.
Cette réforme d’envergure trouve cependant de bons échos auprès de plusieurs syndicats policiers.
Selon l’enquête du quotidien, les parquets redoutent "non seulement des atteintes au principe de la séparation des pouvoirs mais, en outre, de voir leur marge de manœuvre réduite à proportion du nouveau cadre d’action de la police judiciaire".
Dans les Pyrénées-Orientales, le patron de la PJ de Perpignan a déjà fait savoir son intention de changer de poste et de quitter la circonscription trois mois seulement après le début de l’expérimentation.

Visuel de Une (illustration DR)

deconnecte