Ainsi va l'air du temps..

Ainsi va l’air du temps...

Ouvrez, ouvrez la cage aux oiseaux... Après 55 jours passés entre le bazar de mon bureau de télétravail et le canapé confortable, j’ai fredonné cette chanson de Pierre Perret rien qu’à l’idée de retrouver ma vie d’avant. La pluie a un peu douché mon enthousiasme ce lundi, mais moins que la fermeture des cafés, restaurants et cinémas, de tous ces lieux qui font la convivialité, le bonheur de se retrouver. Maintenant, je rêve de me balader sans masque dans la rue, de partager sur une terrasse ensoleillée un expresso sans avoir à respecter les distances sociales. Décidément, jamais content...

J’ai une pensée pour cette ménagère de plus de cinquante ans filmée par France 2 la veille de déconfinement en train de faire ses courses - une razzia plutôt - dans les rayons de son supermarché, et tant pis pour ceux qui arriveraient après. Elle expliquait, sans barguigner, avoir fait des provisions pour au moins quatre mois : courage mamie, vous en aurez fini à la mi-juillet avec vos boîtes de conserve. Je suppose, mais sans doute suis-je perfide - que la même dame a aussi stocké pour deux ans de paracétamol et de papier toilette, ainsi que pour trois ans de masques, au moins...

À Singapour un chien robot qui patrouille en ville vient vous mordiller (virtuellement) les mollets pour vous rappeler les règles sanitaires. C’est, peut-être, rigolo et efficace. Mais c’est surtout inquiétant, car lorsque ce
Médor à puces électroniques sera aussi équipé de la reconnaissance faciale et de "trackeurs", on pourra se faire du souci pour nos libertés individuelles, mais il sera déjà trop tard.
Couché Médor, couché !

Le Figaro (11/05) raconte comment à Nice des Tchétchènes ont entrepris une chasse aux dealers. Intimidations, feux de voitures, rafales de mitraillettes, on se croirait dans une mauvaise série américaine. Cela risque de finir très mal, pour les uns et les autres, comme pour les passants, qui pourraient se trouver sur la trajectoire d’une balle perdue. C’est le genre de choses qui va me faire regretter... le confinement.

Après la Grande-Bretagne du miraculé Boris Johnson, c’est au tour de l’Espagne de placer en "quatorzaine" toutes les personnes qui arrivent sur son sol depuis l’étranger. Sanitairement, l’intérêt de la mesure se discute, mais c’est quand même mieux que la fermeture pure et simple des frontières voulue par certains. Cela étant, le yo-yo quotidien des chiffres des victimes montre à quel point il ne faut rien lâcher contre ce virus et que le moindre assouplissement peut avoir des conséquences. Y compris lexicales, puisque les mots "quatorzaine" et "déconfinement" qui n’existaient pas encore au début 2020 sont aujourd’hui parmi les plus utilisés.

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