Bilan du Sommet Internati

Bilan du Sommet International des Grands Fleuves du Monde

Le Ministère italien de l’Environnement, de la Protection du Territoire et de la Mer a organisé le Sommet International sur "L’eau et le climat : les grands fleuves du monde se rencontrent", du 23 au 25 octobre 2017 à Rome, en ITALIE.

Ce sommet international a été organisé en partenariat avec la Commission Economique des Nations-Unies pour l’Europe (CEE-ONU), le Réseau International des Organismes de Bassin (RIOB), les Alliances Mondiales pour l’Eau et le Climat (AMEC) et Aquamadre.

Il a réuni les plus grands bassins hydrographiques du Monde (plus de 30 bassins présents), qui concernent plus de 100 Pays, 45 délégations provenant des 5 continents, et environ 100 intervenants et représentants de haut niveau de tous les organismes les plus significatifs, notamment la Commission Européenne, les grandes agences des Nations Unies, l’Union pour la Méditerranée.

Un message de sa Sainteté le Pape François a été délivré par son Secrétaire d’Etat à l’ouverture du Sommet, le 23 octobre au matin en la présence du Président du Conseil des Ministres Italien, M. Paolo Gentiloni. La cérémonie de clôture, le 25 octobre, a été célébrée en présence du Président de la République, S.E. Sergio Mattarella.

Ce Sommet a été un jalon important en vue de la COP 23 de Bonn, (6-17 novembre 2017) et du Forum Mondial de l’Eau de Brasilia, (18-23 mars 2018), avec pour objectif une plus grande intégration des questions liées à la gestion de l’eau douce dans les premières priorités des négociations internationales sur le changement climatique et de l’Agenda Mondial pour le Climat.

Le sommet a été une occasion exceptionnelle d’associer des propositions de projets aux opportunités de financement et de favoriser le partage d’expériences entre les grands organismes de bassin, les administrations locales, nationales et régionales, chargées des politiques d’adaptation aux changements climatiques et de la gestion des ressources en eau, les bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux et les autres institutions internationales intéressées par l’adaptation au changement climatique et par la gestion par bassin.

Le Sommet a mis l’accent, en particulier, sur la nécessité de financer rapidement des projets visant à améliorer les connaissances et les systèmes d’informations, la gouvernance, la participation du public et de lancer des actions immédiates dans le domaine de l’adaptation de l’eau au changement climatique.

Les travaux du Sommet se sont organisés autour de quatre grands thèmes majeurs qui ont fait l’objet de présentations dans des Panels de Haut Niveau et de larges discussions entre les participants :

- L’acquisition et le partage des connaissances sur l’impact du changement climatique sur les ressources en eau,
- La gestion des ressources en eau et des écosystèmes aquatiques,
- La participation du public et l’implication des secteurs économiques et des autorités locales,
- Les mécanismes financiers adaptés à l’adaptation aux changements climatiques dans le secteur de l’eau.

A l’issue des travaux, les recommandations prioritaires suivantes ont été formulées pour être rapportées à la COP23 de Bonn :

- La gestion intégrée de l’eau, organisée au niveau des bassins des fleuves, des lacs et des aquifères, littoraux, nationaux ou transfrontaliers, s’impose sur toute la planète,
En particulier, la coopération régionale et transfrontalière pour l’adaptation au changement climatique est cruciale pour lutter efficacement contre celui-ci, en présence de ressources de surface ou souterraines partagées entre plusieurs pays riverains.
Il faut soutenir la création et le développement des organismes de bassin locaux, nationaux ou transfrontaliers et renforcer la coopération institutionnelle et technique entre les organismes de bassins homologues d’une même région et des autres parties du Monde,
- L’organisation et l’amélioration dans chaque pays et chaque bassin, de la production, la collecte, la conservation et l’échange des données dans le cadre de Systèmes Intégrés d’Information sur l’Eau (SIE) doivent être assurés sur le long terme, en tenant compte du changement climatique. Des systèmes d’alerte précoce d’inondation et de sècheresse doivent être renforcés ou développés partout où cela sera nécessaire.
Il est nécessaire d’établir un lien plus fort pour les prises de décisions avec les connaissances scientifiques disponibles.
- La participation effective de la société civile et de tous les acteurs concernés doit être favorisée dans les processus de décision et de gestion. Il faut en particulier, utiliser les cadres de concertation, comme les Comités ou Conseils de Bassin, les Commissions Locales de l’Eau ou les Contrats de rivières ou d’aquifères dans ce but.
Il est important de favoriser les échanges d’expérience sur les mécanismes les plus efficaces de consultation et de participation des acteurs de l’eau dans le Monde et de créer des liens entre représentants des autorités locales, des secteurs économiques et de la société civile impliqués dans ces procédures. Sur la base du projet Aquamadre, lancé par l’Italie avec l’objectif de mettre en commun expériences, connaissances, communautés, et bonne pratiques, il est souhaité que les membres des Conseils et Comités de Bassin, qui existent déjà dans de nombreux pays, organisent entre eux une coopération renforcée dans le cadre d’une initiative commune qui entrerait dans le processus « Citoyens » du prochain Forum Mondial de l’Eau de Brasilia en Mars 2018.
- La restauration des zones d’expansion des crues dans le lit des rivières est reconnue comme l’un des défis les plus importants et un enjeu clé pour la gestion naturelle des inondations, la recharge des nappes phréatiques, la protection de la biodiversité et la sécurité des communautés humaines. De multiples avantages dans ce sens sont fournis par des Solutions Fondées sur la Nature, qui contribuent aussi à la réduction des coûts de l’action et doivent être pourtant promues. A cet égard pendant le Sommet de Rome une cérémonie a été organisée pour la première signature, de la part du Ministre italien de l’Environnement, d’une déclaration visant à soutenir l’intégration de l’utilisation de Solutions Fondées sur la Nature dans « l’Agenda pour l’Action du Partenariat de Marrakech pour une Action Climatique Mondiale », qui sera présenté lors de la Journée officielle d’action pour l’eau et le climat de la COP23, le 10 Novembre prochain.
Les gouvernements et la communauté internationale doivent assurer la mobilisation des financements indispensables à la mise en œuvre des actions urgentes d’adaptation de l’eau au climat.
- L’Afrique, qui est le continent le plus vulnérable aux effets de changement climatique, doit pouvoir compter sur la mobilisation et la solidarité de tous les partenaires, à travers l’Initiative "Eau pour l’Afrique", lancée lors de la Conférence Internationale sur l’Eau et le Climat de Rabat en juillet 2016. Le Sommet de Rome a été conclu avec un hommage à l’Afrique et le lancement d’un projet "Initiative transfrontalière sur le climat", supporté par l’Italie avec 5 millions d’euros, finalisé, entre autres, à promouvoir la résilience et le renforcement des systèmes de information, surveillance et alerte rapide de deux majeurs bassins transfrontaliers Africains : les bassins du Congo et du Sénégal.
- La réalisation des Objectifs de Développement Durable à l’horizon 2030 et la mise en œuvre de l’Accord de Paris requièrent d’accélérer le financement, provenant de toutes les sources, de l’action climatique dans le secteur de l’eau.
- Les financements doivent soutenir non seulement les projets d’infrastructures, mais aussi servir à améliorer la connaissance des ressources et des impacts du changement climatique, le développement des capacités, la gouvernance, la culture de l’eau, le monitoring et l’évaluation des politiques. Il est souhaitable que les bailleurs de fonds reconnaissent et renforcent le rôle essentiel des organismes de bassin dans la gestion durable de la ressource en eau, en soutenant financièrement les projets liés aux engagements et principes énoncés ci-dessus pour faire face aux changements climatiques.

En conclusion, le Ministre italien de l’Environnement a annoncé que le Sommet international "Eau et Climat" sera organisé tous les 3 ans et que la prochaine édition se tiendra à Rome en 2020.

Pour consulter le texte intégral de la Déclaration finale de la Présidence du Sommet de Rome, cliquez ici.

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