Brexit : le goût amer (...)

Brexit : le goût amer de la cerise sur le gâteau..

Tel un Don Quichotte halluciné, l’affreux (Bo)jojo poursuit donc sa lutte à mort contre les moulins européens pour obtenir, quoiqu’il en coûte, la sortie de la Grande-Bretagne le 31 octobre prochain.
Quoiqu’il en coûte, c’est justement le problème. Puisque ce Brexit, qui sera "hard" sauf surprise de dernière minute toujours possible, constituera une mauvaise affaire pour tout le monde.
Pour la maison commune évidemment, bâtie avec tant de difficultés depuis des décennies, et qui malgré des malfaçons évidentes a tout de même permis à 350 millions d’individus de vivre mieux (libre circulation des personnes et des biens, développement économique, progrès sociaux), dans la paix (80 ans sans guerre, du jamais vu dans l’Histoire du vieux continent), et dans des régimes démocratiques qui sont remis en cause de toutes parts aujourd’hui. Il est, à cet égard, pas inutile de relire de temps à autres "La poule aux œufs d’or" de ce bon La Fontaine...
Les désormais peut-être bientôt 27 s’inquiètent à juste raison de voir partir l’une des principales économies de leur zone. On ne mesure pas encore la déflagration, mais l’événement est aussi important que la réunification de l’Allemagne, il y a déjà bientôt trente ans.
De son côté, la Grande-Bretagne peut s’attendre à laisser des plumes dans cette aventure. Politiquement, elle est déjà KO debout, avec un parlement illégalement "entre parenthèses" (!), ce qui en dit long sur la déliquescence et sur le sérieux de Bojo. Mais the cherry on top (la cerise sur le gâteau, traduction hasardeuse) sera posée lorsque les Écossais et les Irlandais, majoritairement opposés au Brexit, quitteront à leur tour ce navire (mal) barré par Johnson...
Économiquement, on souhaite aux Grands Bretons que leur ami Trump tienne ses promesses d’échanges commerciaux GB/USA. Pari risqué, car on sait bien que le personnage de la Maison Blanche est instable, et qu’il suffit qu’il ait avalé son porridge de travers pour ruiner des années de diplomatie par un tweet ravageur. Déjà de grandes entreprises installées à Londres, dont des banques, ont fait le choix du continent et plié leurs bagages. Ce n’est qu’un début. Quant aux Britanniques installés sur le continent, ils s’inquiètent évidemment de leur avenir.
Le Point du 20/09 nous apprend que le nombre de sujets de sa gracieuse Majesté se faisant recenser en Espagne a bondi de 10% alors que les consulats britanniques invitent leurs ressortissants à "assurer leurs arrières" pour éviter le vide juridique et administratif d’après Brexit. Il s’agit de retraités, pour la plupart, qui deviendront "non européens" dès le 1er novembre à zéro heure, et aussi "étrangers" pour les services d’immigration que peuvent l’être des Japonais, des Srilankais, des Russes et - oserons nous - des Afghans de l’ancienne colonie.
Allez, bon courage les amis. Notre première tasse de thé post-Brexit aura un goût amer...

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