Chantiers : Convention

Chantiers : Convention "antivols" entre services de l’État et FBTP06

La police et la gendarmerie n’ont pas attendu la signature d’une convention pour agir contre les vols et les dégradations sur les chantiers mais, comme l’a rappelé le préfet des Alpes-Maritimes Bernard Gonzalez, "il est bon de pouvoir formaliser" les actions entreprises.

Surtout à un moment où les matériaux de construction deviennent rares et où les prix flambent à cause de la pénurie mondiale de matières premières. Sur les trois dernières années, "140 vols ont été recensés sur des chantiers dans le département des Alpes-Maritimes", selon la préfecture. "Pour prévenir et lutter plus efficacement contre ce phénomène, le ministère de l’Intérieur et la Fédération française du bâtiment ont signé un protocole national prévoyant une déclinaison locale dans chaque département". C’est ce protocole, datant de 2008 et réactualisé, qui a été signé lundi 6 septembre par le préfet, le président de la Fédération du bâtiment et des travaux publics des Alpes-Maritimes (FBTP06) Patrick Moulard, le directeur adjoint départemental de la sécurité publique Guillaume Cardy, et le commandant de groupement de gendarmerie départementale Sébastien Thomas. "C’est un problème d’actualité qui vient pénaliser une profession qui se trouvait déjà dans une situation difficile", a souligné Bernard Gonzalez.

Petite et grande délinquance

L’objectif de cette convention est de permettre de faciliter l’information entre les différents acteurs. Pour les forces de sécurité, l’idée est d’avoir "connaissance de l’ouverture des chantiers et de la nature de ces chantiers" et pour les chefs d’entreprise de connaître "les modalités pour réagir le plus rapidement possible", a expliqué le préfet.
Des référents côté police et gendarmerie vont être nommés et seront les interlocuteurs privilégiés de la FBTP06. Cela doit notamment permettre de signaler la présence de matériaux ou d’engins de grande valeur sur des chantiers. "Je ne donnerai pas plus de détails sur ce qu’on va mettre en place parce qu’il ne s’agit pas pour moi de rendre la tâche plus facile aux délinquants", a confié le préfet. "Il y a des surcoûts importants sur les matériaux et il fallait qu’on protège nos entreprises. Il est important de sentir un appui de l’État", a relevé Patrick Moulard.
Les missions des référents seront "des dispositions à titre préventif", comme des "conseils sur les modes de sécurisation des chantiers" et "les bonnes pratiques au quotidien" et, en cas de vol, de "faciliter les dépôts de plainte", a déclaré Guillaume Cardy.
"Toute la délinquance s’intéresse aux chantiers, la petite comme la grande", a assuré Sébastien Thomas, indiquant qu’en zone gendarmerie les vols allaient "du petit outillage jusqu’à des véhicules de chantier de plusieurs centaines de milliers d’euros".

Sébastien GUINÉ

Photo de Une : Signature de la convention à la préfecture. De gauche à droite :
Guillaume Cardy, Patrick Moulard, Bernard Gonzalez, Sébastien Thomas. ¢S.G

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