Conjoncture économique du

Conjoncture économique du 06 : plutôt de la grisaille à l’horizon

La Chambre de commerce et d’industrie et la Banque de France ont présenté les chiffres de l’activité du premier semestre et dressé quelques perspectives pour 2020.

Avant le coup de frein provoqué par la crise des gilets jaunes en fin d’année 2018 et début 2019, les feux de l’économie nationale et régionale étaient vraiment au vert. Ils sont depuis passés à l’orange et vont encore le rester pendant au moins quelques mois, selon les études de conjoncture menées par la Banque de France et par la Chambre de commerce de Nice Côte d’Azur.
Rien de bien méchant, mais rien de réjouissant non plus comme perspectives à moyen terme...

Mieux que l’Allemagne

La présentation des chiffres et tendances par le directeur départemental de la Banque de France et par Jean-Pierre Savarino traduisent "l’environnement international dégradé" par les incertitudes liées au protectionnisme et à la guerre économique US-Chine. "Il y a un ralentissement général chez les pays exportateurs qui se répercute en France, mais notre pays fait mieux que la zone euro, et notamment mieux que l’Allemagne, avec une meilleure croissance" souligne Christian Delhomme.

Jean-Pierre Savarino, président de la CCI, Anne-France Garcia et Christian Delhomme, de la Banque de France. (DR JMC)

Pas de quoi sauter au plafond, puisque l’on parle de +0,5% seulement au premier semestre, en net recul par rapport à la même période de l’an passé. "La France a réussi à créer un million d’emplois entre 2016 et 2019, il y a très longtemps que cela n’était plus arrivé".
Les chefs d’entreprise apprécieront le gain de pouvoir d’achat des ménages qui pousse la consommation et donc l’activité.

Situations contrastées

Dans ce contexte, il reste bien des "incertitudes" pour l’économie de Sud-Paca au cours des prochains mois.
Le bâtiment prévoit un ralentissement avant les élections - peu de nouvelles commandes publiques - et espère un rattrapage par la suite.
L’industrie ralentit, malgré une hausse des chiffres d’affaires et des exportations depuis trois ans, et des efforts d’investissement. Ce secteur peine toujours à recruter et à trouver les compétences dont il a besoin. Même situation pour le secteur marchand.
Concernant plus particulièrement les Alpes-Maritimes, Jean-Pierre Savarino note une stagnation des exportations et se montre très prudent pour la suite : "les chefs d’entreprises interrogés (1054, ndlr) ne sont pas très optimistes et restent dans l’attente. Les carnets de commande sont en retrait et les indicateurs financiers se dégradent. La chimie, l’électronique marquent le pas tandis que les arômes avec un bassin de Grasse particulièrement actif, l’alimentaire et la métallurgie sont en progrès".

Pour le commerce, le détail comme les grandes surfaces ont réalisé une croissance de +0,5% sur le semestre étudié, mais qui ne s’est pas traduite par une augmentation de l’emploi. Attentisme et prudence toujours.
Les travaux publics sont plutôt "bien orientés" même si la profession estime avoir encore des marges insuffisantes, comme dans le bâtiment d’ailleurs.
Satisfaction en revanche pour la saison touristique. Le cap des 15 millions de passagers devrait être frôlé à la fin de l’année. Des événements porteurs - FIF, Ironman etc. - se révèlent de plus en plus indispensables à l’économie du département.
" Ilest difficile de voir l’avenir avec des lignes qui bougent sans cesse. C’est assez perturbant" reconnaît le président de la CCI, qui se veut pourtant optimiste pour 2020.

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