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Dans la tête de Bruno Le Maire

Encore quelques jours au ralenti avant de remettre les gaz, et pied au plancher ! Bruno Le Maire a bien eu raison de souffler une semaine en famille au pays basque avant de replonger dans le chaudron s’il veut que notre pays retrouve, d’ici deux ans, le niveau d’activité d’avant la pandémie, ce qui est l’objectif assigné, avec les élections présidentielles en ligne d’arrivée...
Pour 2020, si l’on s’en tient aux -11% de PIB prévus, le confinement représentera une perte sèche de 250 milliards pour l’économie française. Cela se traduit déjà par une baisse des chiffres d’affaires des entreprises et par conséquent des recettes fiscales. La transition écologique, annoncée comme "le fer de lance" de la reprise avec des investissements dans la rénovation des bâtiments, dans la "décarbonation" de l’industrie et dans les nouvelles technologies, ne sera pas de trop pour atténuer les effets de cette crise.
À vrai dire, elle risque même de ne pas être suffisante et il faudra trouver l’énergie nécessaire du rebond dans tous les domaines.
Pour ne pas risquer de gripper davantage la machine, Le Maire confirmera le 25 août qu’il n’y aura pas de hausse des impôts et que l’épargne des Français - qui aurait gonflé de 100 milliards quand leur vie a été mise entre parenthèses - ne sera pas taxée. Si les promesses n’engagent que ceux qui les croient, ces confirmations ministérielles vont dans le sens d’un retour espéré à la consommation, pas vraiment "écologique" mais cependant nécessaire.
Les entreprises ont été bien soutenues pour amortir le choc : 300 milliards de PGE doivent leur permettre de passer le creux de la vague pour se rétablir (et rembourser) jusqu’à cinq ans. Au total, un milliard d’euros sera affecté dans le plan de relance à la relocalisation industrielle pour les
secteurs stratégiques et à haute valeur (santé, électronique), et trois milliards pour l’investissement. Pour l’année prochaine, le patron de Bercy annoncera aussi une baisse de 10 milliards des "impôts de production".
Dans cette valse des milliards qui donne le tournis, les salariés y ont aussi trouvé leur compte puisque l’état-providence a pris à sa charge le chômage partiel. Il a concerné jusqu’à 14 millions de Français, assurant des revenus pendant plusieurs mois alors que (presque) toute l’activité avait cessé.

Le gouvernement retirera t-il des dividendes de ces mesures sociales ? Pas sûr puisque deux réformes aussi emblématiques que contestées sont inscrites au calendrier de cette rentrée. D’abord la réforme des retraites : elle a agrégé contre elle de nombreuses professions avant que la pandémie n’interrompe les manifestations et les grèves. Ensuite, l’assurance-chômage qui ne manquera pas d’inquiéter alors que beaucoup de personnes pendront le chemin de Pôle Emploi malgré les filets anti-crise déployés. Courage, Bruno !

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