De l'art de se retrouver

De l’art de se retrouver "dans une seringue"...

"Nous nous hâtons lentement" a expliqué en substance Olivier Véran, l’autre soir, à la télévision, au sujet de la campagne de vaccination. Effectivement : au terme de cette première semaine, trois cents Français seulement - 300, vous avez bien lu - ont été vaccinés. Si l’on ne nous avait pas promis depuis une "accélération", il faudrait donc à ce rythme 226 000 semaines soit 619 années pour que toute la population reçoive la première dose !
Cette situation anormale a irrité au plus haut point l’Elysée qui a, parait-il, réajusté le réglage des bretelles du ministre de la Santé. Parce que l’on sent bien, aux côtés de la défiance, qu’une sourde colère est en train de monter dans une opinion à qui l’on impose depuis des mois le masque et les gestes barrière, des couvre-feux à rallonge, et accessoirement des PV distribués avec moins "de tact et de retenue" que les vaccins. Nos espoirs de sortie de crise reposent pourtant sur la vaccination et elle seule puisqu’il n’y a plus que Trump pour croire que l’épidémie disparaîtra toute seule "comme par miracle".

Au même moment, 800 000 Britanniques avaient déjà été piqués alors que leur système de santé ne passe pourtant pas pour un modèle du genre. Mais il faut hélas bien constater que de notre côté du Channel les résultats sont inversement proportionnels aux rodomontades de la médiatisation : dans son EPHAD de Seine-Saint Denis, la gentille
Mauricette, première vaccinée en France, n’est rien moins "qu’entrée dans l’histoire" (sic). On a l’Histoire que l’on peut, et en ce moment il nous faut savoir se contenter de peu...

Devant le retard accumulé qui ferait rire s’il ne s’agissait de la santé de tous, nous avons enfin trouvé cette solution franco-française à notre problème que le monde entier va forcément nous envier : la création d’un comité bidule de 35 citoyens tirés au sort et chargés de suivre l’évolution vaccinale au nom de la "transparence". Nous voilà donc enfin sauvés !

Il serait bien naïf de croire que, touché par une grâce soudaine, Joe Biden se fasse soudain le défenseur d’une Europe ayant toujours autant de mal à s’imposer sur la scène internationale. De nouvelles taxes - qualifiées "d’inamicales" par Bruno Le Maire, voilà qui fait déjà trembler Washington - entrent en vigueur aux USA sur des produits importés du vieux continent.
C’est une nouvelle manifestation d’un protectionnisme basique dans le bras de fer opposant Boeing, dont le 737 Max est au tapis depuis longtemps, et Airbus, dont le carnet de commandes peine à se maintenir à bonne altitude. Mais l’on peut quand même espérer un retour à des relations commerciales normales avec "GI Joe" tandis que son futur prédécesseur a été renvoyé, ne lui en déplaise, à sa casquette et à son club de golf par les électeurs.

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