École 42 Nice : Un nouvel

École 42 Nice : Un nouvel élan

En liquidation judiciaire il y a bientôt un an, l’école niçoise du réseau 42 a retrouvé de sa superbe grâce à la CCI Nice Côte d’Azur, soutenue par des fonds publics et privés.

L’Ecole 42 Nice de nouveau sur la bonne voie

©S.G

La meilleure preuve de la qualité de la formation niçoise est la deuxième place obtenue au classement des écoles du « spring challenge 2024 » de CodinGame, un concours de code international. 42 Nice est arrivée juste derrière l’université de Wroclaw (Pologne) et devant 42 Paris (3e). «  On est très contents de la dynamique », s’est réjoui le président de la nouvelle structure, Emmanuel Souraud, au cours de l’inauguration officielle, en présence d’élus et de nombreux acteurs économiques du territoire, le 6 juin. L’élu de la CCI, qui a accepté la présidence bénévolement, mesure le chemin parcouru en à peine cinq mois depuis la réouverture. «  On a déjà rempli une piscine. On a à peu près 400 étudiants aujourd’hui. On a encore des piscines à ouvrir à partir de septembre pour continuer à remplir les promotions afin de faire tourner l’école. On a fait un gros travail de structuration de l’association de gestion pour redonner un nouvel élan à l’école. Et il y a eu le recrutement du staff : le directeur, deux encadrants pédagogiques, une responsable communication, une alternante pédagogique et une assistante administrative  ».

Les règles sont les mêmes que partout ailleurs : pas de condition d’âge (même s’il est préférable d’être majeur), de diplôme, une formation gratuite, une école ouverte 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, et un apprentissage entre pairs (peer-learning). Emmanuel Souraud reconnaît que «  la simultanéité a été complexe à gérer parce qu’on a recruté au fur et à mesure et qu’il fallait tenir les piscines et aller chercher des mécènes ». Pour Sophie Vigier, directrice générale du réseau 42 créé par Xavier Niel, « c’est une nouvelle dynamique qui s’est enclenchée et les résultats sont déjà au rendez-vous. Plus de 440 personnes ont candidaté pour rejoindre 42 Nice depuis sa réouverture. 60 nouveaux étudiants ont été accueillis en avril dont plus d’un quart de femmes ».

« Tenir sur la durée »

42 Nice, qui avait connu sa première promotion d’étudiants en janvier 2021, avait dû cesser son activité au cours de l’été 2023. Les étudiants avaient alors été pris en charge à distance par l’équipe parisienne dans l’attente d’un projet de reprise. Vu l’enjeu, la CCI Nice Côte d’Azur a tout fait pour redonner vie à cette formation. « Tout cela n’aurait pu être possible sans soutien financier conséquent de la métropole Nice Côte d’Azur et de la région Sud PACA, ainsi que du réseau 42 », a assuré le président de la CCI Nice Côte d’Azur Jean-Pierre Savarino. «  Nous avons la certitude que l’avenir de notre système économique se situe ici et nous allons tout faire pour pouvoir réussir ce challenge », a-t-il ajouté. « Le numérique est un enjeu économique majeur de notre époque et nous investissons massivement pour faire de notre territoire une smart région  », a avancé de son côté Pierre-Paul Leonelli, conseiller régional qui représentait Renaud Muselier lors de l’inauguration. « Cette réouverture, c’est aussi le symbole de notre attractivité dans le domaine de l’innovation et des nouvelles technologies  », a appuyé le maire de Nice et président de la métropole, Christian Estrosi.
Emmanuel Souraud a reconnu que la tech azuréenne avait toujours un impérieux besoin de main d’œuvre, «  des gens qualifiés et motivés  », et que pour 42 Nice, déjà chahutée une fois, il allait falloir «  tenir sur la durée ». «  On doit développer le mécénat  », a-t-il affirmé, rejoint sur ce point par Betty Seroussi, présidente de Travel Planet et mécène de la première heure. «  L’école 42 Nice ne pourra uniquement vivre sur des fonds publics », a-t-elle assuré. «  Quand vous devenez mécène c’est que vous avez compris que si vous ne le devenez pas, il y a un risque que, dans quelques années, l’école disparaisse de nouveau », a affirmé le nouveau président de 42 Nice.

« Mon combat aujourd’hui, c’est la féminisation des promotions »

Emmanuel Souraud a bien conscience que 20 % de filles dans les effectifs, c’est trop peu. « Je suis très content que parmi les cinq premiers de l’école au « spring challenge 2024  », il y ait deux filles. C’est une fierté », confie le président de 42 Nice avant d’avouer qu’il «  y a un vrai travail à faire. Là, ce ne sont pas les codes qu’il faut casser, ce sont de vieux préjugés. C’est vrai que ce sera compliqué parce que c’est ancré dans la société ». Alors il le répète, à l’attention de tout le monde mais plus particulièrement des filles : « Cela ne coûte rien d’essayer et cela ne prend que quelques semaines ».

La structure s’engage également auprès des plus jeunes, en proposant des stages aux élèves de seconde qui n’auraient pas réussi à en trouver un. Et certains deviennent ensuite des candidats aux piscines. «  On est ouverts à tout, on étudie tous les profils  », explique Emmanuel Souraud, qui n’aime pas l’expression école de la seconde chance dans le sens où elle serait «  une école de la dernière chance  ». Pour lui c’est avant tout « une école d’excellence ». «  En rigolant, on dit souvent que c’est un mélange entre The Voice et Koh Lanta. The Voice pour le côté c’est gratuit et je tente ma chance et Koh Lanta parce que c’est dur. Une piscine, c’est dur. Et après aussi. Il faut être motivé. Et comme il n’y a pas de professeurs, c’est beaucoup basé sur la solidarité. Les étudiants sont à la fois des professeurs et des collègues ».

Photo de Une ©S.G

deconnecte