Economie : l'industrie

Economie : l’industrie azuréenne en bouclier face à la crise

« Aucun autre pays européen n’a accordé des aides de cette ampleur  ». Pas de doute pour Claude Brechard, directeur départemental des finances publiques. Si l’économie française n’a pas sombré dans le contexte troublé de la Covid-19, c’est bien grâce à l’engagement de l’Etat. Hier, quelques-uns de ses représentants dans les Alpes-Maritimes avaient donné rendez-vous à la presse pour présenter les mesures de soutien actuellement à la disposition des entreprises.

Au programme de cette rencontre, rien de nouveau par rapport aux dernières annonces du ministre Bruno Le Maire, mais une explication de texte sur l’ensemble des dispositifs gouvernementaux, sous l’égide du secrétaire général de la préfecture, Philippe Loos. Et ce dernier d’insister : «  La France n’abandonnera pas ses PME », avant que les responsables de la DIRECCTE, de l’URSAFF et de la Banque de France ne détaillent, tour à tour, les mesures dépendant de leur compétence. Une piqûre de rappel couplée à un instructif point de situation sur l’état de santé de l’économie azuréenne avant l’élévation de la deuxième vague épidémique.

Le rebond de l’industrie, du commerce et de la construction

Claude Brechard, directeur départemental des finances publiques, et Philippe Loos, secrétaire général de la préfecture. © JP

Pour évaluer le rebond de la rentrée, Claude Brechard s’est appuyé sur les remontées de TVA à la disposition de ses services à la fin de septembre. Elles montrent que, « tous secteurs confondus, les chiffres d’affaires ont baissé de 6% par rapport à septembre 2019  ». Les entreprises azuréennes ont donc plus souffert que la moyenne française, pour laquelle le recul n’a été que de 2%. Compte tenu des difficultés du tourisme et de l’événementiel, ce sont surtout l’hôtellerie et la restauration qui ont plombé les chiffres, puisqu’elles ont subi une dégringolade de 38%, soit un résultat encore plus mauvais qu’à l’échelon national (- 18%). Pour les activités scientifiques et techniques, la baisse s’est avérée modérée (- 2% dans le département contre + 4% en France).

Le salut est venu du commerce qui, dans le tertiaire, a tiré son épingle du jeu avec un chiffre d’affaires en hausse de 6% (-0,8% au national). Mais aussi de l’ensemble du secteur secondaire, en progression de 10% dans les Alpes-Maritimes alors qu’il a peiné (-6%) sur l’ensemble du territoire national. «  L’industrie est une force, c’est elle qui a réussi à limiter la casse dans le département  », a souligné Claude Brechard, en évoquant sa progression : + 22% (- 10% au national). Une ascension à mettre également à l’actif, certes à un niveau moindre, de la construction  : + 4% (dans la moyenne française).
Enfin, bien que marginal (0,4% de l’économie azuréenne), le secteur primaire (agriculture, pêche…) a lui aussi affiché une bonne santé en septembre (+ 20% dans les Alpes-Maritimes alors qu’il a reculé de 7% au plan national). « Les circuits courts ont probablement alimenté l’économie du département ».

Le bilan des aides accordées aux entreprises maralpines

Si 2020 laissera inévitablement le souvenir d’une année de souffrance pour de nombreuses entreprises, l’onde de choc est absorbée, selon le directeur des finances publiques : «  Pour l’instant, il y a plutôt moins de faillites que les autres années  ». Une situation attribuée «  aux mesures du gouvernement, qui sont fortes ».

5 millions de paiements ont ainsi été réalisés par l’Etat, pour un montant total de 6,6 milliards d’euros, dans le cadre du fonds de solidarité qui, en fonction des cas de figure, peut désormais octroyer une aide de 10 000 euros (*).
Dans les Alpes-Maritimes, 46 000 entreprises ont reçu 184 millions d’euros. Des chiffres auxquels il faut ajouter de nouvelles demandes depuis le reconfinement : 179 bénéficiaires supplémentaires pour 5,5 millions d’euros. « 98% des entreprises sont payées dans les trois jours ».

Le recours à l’activité partielle a quant à lui concerné 35 000 structures maralpines, avec un pic à 110 000 salariés impliqués en avril, selon des données fournies par le directeur de la DIRECCTE, François Delemotte. A noter que l’enveloppe de 1,1 milliards d’euros prévue pour les Alpes-Maritimes a été consommée à hauteur de 350 millions d’euros. Depuis le 1er novembre, 4 000 demandes ont été formulées, en particulier dans les secteurs de l’hôtellerie-restauration, du commerce et des services aux entreprises.

Sur le terrain des cotisations sociales, 41 500 entreprises (26,8% des effectifs du département) ont bénéficié d’un report, dont environ 26 000 TPE et PME, 1 100 grandes entreprises et près de 14 000 artisans, commerçants et professions libérales, comme l’ont montré les chiffres présentés au nom de l’URSSAF PACA par Philippe Dolciani. Et ce dernier de rappeler que les travailleurs indépendants contraints à une fermeture administrative totale peuvent prétendre à une aide exceptionnelle de 1 000 euros (artisans et commerçants) ou 500 euros (micro-entrepreneurs).

Enfin, 18 188 entreprises ont bénéficié d’un prêt garanti par l’Etat (PGE) dans les Alpes-Maritimes, pour un montant de 2,344 milliards d’euros (608 000 pour 124 milliards d’euros dans toute la France) au 6 novembre. «  Les PGE ont concerné à 57% des TPE du département et à 30% des PME  », a indiqué le directeur départemental de la Banque de France, Christian Delhomme, « ce qui montre que le dispositif a atteint son objectif  ».

(*) Le formulaire de demande d’aide au titre du fonds de solidarité est disponible depuis ce 20 novembre sur le site impots.gouv.fr pour les pertes enregistrées en octobre. Pour celles de novembre, rendez-vous le 4 décembre.

Photo de Une : l’industrie azuréenne a réussi à limiter la casse dans le département et a connu une belle progression malgré le confinement DR

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