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Euurope : une forte dépression démographique frappe des régions entières du vieux continent

Pour des raisons économiques ou climatiques, de vastes zones sont à la traîne. Un dépeuplement qui s’accentue depuis une vingtaine d’années...

L’héliotropisme, qui conduit "naturellement" les populations vers le bord des mers et des océans, déséquilibre le territoire européen en créant de nouveaux "déserts" démographiques.
Ce phénomène s’accentue depuis 2001, constate une étude Espon Bridge, financée par le Fonds européen de développement régional, regroupant les travaux de plusieurs universités (en ligne, en anglais espon.eu) ; L’impact des mouvements de population est difficile à mesurer : telle ville peut se trouver en "dépression" dans une région qui au contraire attire de nouveaux habitants, ou l’inverse. Les facteurs locaux liés à l’emploi sont prépondérants. Aussi pour estimer les évolutions de façon pertinente, les auteurs de l’étude ont retenu le principe du bassin de vie à 45 minutes de route autour de chaque commune. La "photo" ainsi réalisée est fortement contrastée à l’intérieur même de la catégorie des zones en dépression démographique.

Le phénomène apparaît sensible dans de nombreuses régions, comme les pays baltes, la péninsule ibérique, le sud-est européen.

Selon les chercheurs, ces régions risquent de tomber en dessous des seuils critiques à partir desquels il est déjà ou sera difficile de maintenir une dynamique économique. La Finlande et la Suède ont les plus grandes étendues en "dépression". Mais ce phénomène ne concerne pas que les régions septentrionales : la Roumanie et la Bulgarie sont elles aussi concernées, pour des raisons "économiques" plus que "climatiques" avec le départ des jeunes vers d’autres pays de l’UE. Des espaces ruraux se retrouvent ainsi à l’état de quasi-abandon, ajoutant à la difficulté de l’isolement, celle de territoires sans avenir. La France n’est pas restée à l’écart de cette dépression avec des secteurs entiers en perte de vitesse. La Creuse, la Lozère, le Cantal sont de longue date concernés par l’exode rural qui suivit la première guerre mondiale.

D’autres provinces n’ont cessé de décliner comme le Morvan, des vallées des Alpes et des Pyrénées sans que les politiques publiques aient inversé la courbe. On parle dans notre pays de "diagonale du vide"...
Pour les chercheurs, il serait illusoire de compter en France sur les "néo-ruraux" pour rééquilibrer les populations entre les villes et les campagnes. Si l’attrait d’une vie plus simple et "aérée" s’est fait sentir après le confinement, les obstacles à une installation en milieu rural sont encore nombreux : éducation, santé, services publics sont des challenges au quotidien pour qui n’habite pas dans une commune moyenne. Malgré le coup d’accélérateur sur le télétravail ces derniers mois "grâce" à l’épidémie, les difficultés d’installation à la campagne restent rédhibitoires pour les jeunes couples, habitués aux services et facilités de la ville. Les aides financières et fiscales sont quasi-inexistantes pour ceux qui veulent franchir le pas.

Compte-tenu de la diversité des raisons et des situations, l’Europe n’a pas mis en place de politique générale pour lutter contre la désertification. Elle apporte ponctuellement des aides aux états concernés, mais à l’évidence ce n’est pas suffisant...

Photo de Une : illustration DR

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