Faire le bonheur des (...)

Faire le bonheur des Français malgré eux...

Alors qu’Édouard Philippe s’est entêté à nous faire rouler à 80 km/h sur les routes départementales que détestait Jean Yanne, voilà maintenant que Nicolas Hulot, (ex)ministre de l’écologie, et Élisabeth Borne, ministre des transports, veulent nous faire aller à pied.
Bien sûr, ils n’ont pas davantage pris l’avis des principaux intéressés - nous - pour imposer de nouvelles mesures "voituricides" en ville que le Premier ministre et son 80 km/h, décidé le matin en enfilant ses chaussettes.
Sans doute Élisabeth Borne et Nicolas Hulot justifient-ils de cette façon leur réputation de "Marcheurs" auprès du président, même si l’on imagine que pour leurs déplacements, leurs excellences utilisent davantage les
voitures de fonction de la République que leurs clapettes de plage...
Mais comme il est dit qu’ils veulent faire le bonheur des Français malgré eux...
Les automobiles clubs auraient pourtant fait des partenaires parfaits pour imaginer des mesures intelligentes. C’était trop demander, sans doute...
Nos ministres intègres et conseillers vertueux auraient-ils tendu un tant soit peu l’oreille qu’ils auraient entendu les départements dire que les 80 km/h uniformisés sont évidemment moins pertinents que des limitations par secteurs, sur les portions dangereuses. Que les élus et techniciens locaux connaissent bien mieux les endroits où intervenir que les technocrates et les experts des ministères parisiens.
Maintenant, ces mêmes spécialistes de la spécialité qui nous font rouler au pas au nom de la sécurité routière entendent protéger nos poumons contre les moteurs polluants. L’objectif avoué est même de diviser par deux le nombre des voitures en circulation dans les villes.
C’est très bien, sauf que :
- Si des Français s’évertuent à rouler dans des voitures de dix ans d’âge, c’est parce qu’ils n’ont pas forcément les moyens d’en acheter de plus récentes (un modèle neuf de base coûte environ un an de SMIC...)
- Les nouvelles règles des contrôles techniques vont, de toutes manières, éliminer à brève échéance des voitures pour des défauts mineurs. Comme par exemple le témoin lumineux qui reste allumé, même si l’airbag ainsi "dénoncé" fonctionne correctement dans les faits.
- Les plus modestes vivent en général en "banlieue" des villes. Vu la qualité de nos transports en commun, ils n’ont guère d’autre choix que de prendre leur chère auto pour aller travailler.
En ces domaines comme dans d’autres plus graves - la justice sociale et fiscale en particulier - ce gouvernement agit avec des œillères de plus en plus mal perçues, y compris parmi ceux qui ont porté Emmanuel Macron à l’Élysée. Gare au retour de bâton, que les récents sondages commencent à annoncer...

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