Il nous faudrait quand

Il nous faudrait quand même un peu moins de "toujours plus"...

A une époque que les moins de quarante ans n’ont pas connue, le journaliste François de Closets faisait un carton avec son livre "Toujours plus !" dans lequel il dénonçait quelques travers de notre société. Beaucoup d’eau a depuis coulé sous les ponts, mais le "Toujours plus !" reste d’actualité et dans de nombreux domaines.
- Automobile : est-ce vraiment un hasard si Dacia, la marque "low cost" lancée par Renault, a dépassé en 2021 en nombre de ventes les "grands" constructeurs historiques du losange, du lion et du double chevron ?
Moins chères et plus simples que leurs concurrentes, les Roumaines participent peu à la course à l’échalote de la technologie. Ce qui ne les empêche pas... de bien rouler.
- Logement  : à force de vouloir réduire les émissions de CO2 et de gaz à effet de serre, la réglementation a accouché d’un monstre, le nouveau DPE, qui va exclure du marché de la location dans les prochaines années près de la moitié du parc français des habitations. Au nom de la chasse (indispensable) contre les passoires thermiques, on en arrive à la situation ubuesque de l’automobile où des constructeurs - et pas des moindres - avaient bidonné les chiffres de la pollution pour rester dans les clous d’une réglementation inapplicable. Manifestement, ce précédent n’a pas servi de leçon...
- Électricité : alors que le débat sur le nucléaire est toujours d’actualité avec le projet de construction de mini centrales, l’installation d’éoliennes ou de fermes photovoltaïques, nos usages professionnels et privés continuent à réclamer "Toujours plus !" de courant. Cela ne va pas s’arranger avec la vente en forte progression des voitures électriques, sans que les infrastructures ne soient encore calibrées pour faire face à ce nouvel appel massif en électricité.
- Lois et règlements : la "simplification administrative" est toujours en route depuis... très longtemps, sans que l’on en constate encore les heureux effets. Nous en sommes toujours au vœu pieu de supprimer une ancienne loi avant d’en ajouter une nouvelle et même - ou surtout - à l’heure du numérique nos rapports avec l’administration ne sont pas encore vraiment simplifiés. Ce que certains appellent "l’administration administrante" et d’autres "un serpent qui se mord la queue" a encore de beaux jours. La solution réside moins dans la réduction du nombre de fonctionnaires que dans la remise à plat d’un système "Toujours plus !" compliqué qui semble se nourrir de lui-même.
- Politique politicienne  : voici un domaine pour lequel on peut faire confiance à tous ceux qui briguent un mandat. Avec la fin de la trêve des confiseurs, ils ne vont pas hésiter à reprendre de leurs friandises favorites, petites phrases assassines ou débats inutiles, comme le dernier en date, celui de la présence du drapeau européen sous l’Arc de Triomphe. Comme s’il n’y avait pas de vrais sujets sur la table : les retraites, la transition écologique et la reprise, l’hôpital en burn out... Une liste aussi longue qu’un jour sans pain qui mérite mieux qu’un "Toujours plus !" démago.

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