Industria : la vitrine

Industria : la vitrine de tous les possibles dans les Alpes-Maritimes

Pas moins de cent vingt stands animés par des entreprises de tous les secteurs installées dans les Alpes-Maritimes. Le salon Industria, organisé pour la première fois au Palais des Expositions de Nice, a fait mieux que tenir ses promesses, à en juger par sa fréquentation et le degré de satisfaction des exposants et des visiteurs à la fermeture des portes ce mercredi.

"On constate que beaucoup de nos entreprises industrielles ont pris le chemin de l’innovation, cherchant à créer des activités nouvelles et complémentaires" se réjouit Jean-Pierre Savarino, président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Nice Côte d’Azur, l’un des organisateurs de cette manifestation, aux côtés de l’Association des Partenaires pour la Promotion de l’Industrie Méditerranéenne (APPIM) que préside Michel Manago, et de l’Union des Industries et Métiers de la Métallurgie (UIMM) pilotée par Daniel Sfecci.

Visites des stands, "pitch" d’entreprises, conférences, retour d’expériences diverses : il y avait beaucoup de "matière" pour les professionnels qui ont pu échanger pendant ces deux jours. Ils représentent un poids important dans l’économie avec 7 500 établissements de tous secteurs installés dans le département, qui emploient plus de 60 000 personnes pour un chiffre d’affaires de 15 milliards (chiffres UIMM-CCI).
Industria a montré le savoir-faire des entreprises du 06, prêtes à relever les défis et mettre le cap sur l’avenir.

Les raisons de venir à Industria sont multiples, mais l’idée n’est pas forcément d’y faire du business. Témoignages.

Domergue Incendie, Alain Grandjean et Thierry Soulier : exercices de pitch ! (DR JMC)

"Nous participons depuis l’existence du salon, cela permet de discuter avec nos partenaires de l’APPIM qui sont nos sous-traitants" explique Jean-Marc Testa, responsable achats chez Unic, fabriquant de machines à café à Carros. "Je fais ici du sourcing actif avec des fournisseurs exposants, ou passif avec des donneurs d’ordres. Nous ne sommes pas là pour vendre, mais pour faire de la notoriété".

Stéphane Malaussena, cofondateur de Volumic 3D, est surtout venu au salon pour rencontrer de nouveaux fournisseurs et partenaires. "Industria permet de fédérer, d’échanger des cartes de visite. Je suis venu faire du réseau local, c’est très important. L’image de l’industrie a besoin d’être dépoussiérée, et nous devons dans le 06 faire reconnaître l’activité industrielle de notre territoire". À Paris, l’opération "L’Usine extraordinaire" va pendant quatre jours présenter au Grand Palais l’industrie du futur. "De quoi faire rêver les jeunes avec tous ces nouveaux outils" conclut
Stéphane.
D’autres sont venus pour "pitcher" et présenter en cinq minutes chrono leurs activités. Comme Thierry Soulier (DBlog) qui édite des logiciels de gestion depuis dix-huit ans. Le maritime, le plastique, la gestion de l’eau... et beaucoup d’innovations le conduisent maintenant à ouvrir une antenne en Floride.
Alain Grandjean, de Factory Unit, travaille dans la création et la modélisation 3D sur Sophia. Une vingtaine de personnes assure des pièces uniques dans le monde de l’automobile notamment. Mais aussi dans des domaines plus surprenants, comme les sous-marins, les événements etc.
Ou encore Domergue Incendie, installé à Carros, qui travaille sur toute la région Sud-Paca dans un domaine très réglementé.

I.A. : la Côte d’Azur dans le peloton de tête

Nice-Sophia Antipolis fait partie avec Paris des quatre sites présélectionnés pour accueillir un Institut interdisciplinaire d’intelligence artificielle (3IA).
Une nouvelle qui a été commentée favorablement sur le salon Industria, puisqu’elle ouvre des portes d’excellence aux entreprises azuréennes qui travaillent déjà en relation avec les laboratoires et centres de recherche
publics et privés.

Philippe Renaudi, président de l’UPE 06 ; Christian Tordo, adjoint chargé du développement économique ; Jean-Pierre Savarino, président de la CCI ; Michel Manago, président de l’APPIM et Daniel Sfecci, président de l’UIMM ont rencontré les exposants et partenaires de cette 17ème édition d’Industria. (DR JMC)

Cette pré-qualification fait suite à un appel à "manifestation d’intérêt" lancé fin juillet par Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.
Le dossier azuréen, retenu parmi douze "concurrents", est orienté vers la santé et le développement des territoires. Il doit regrouper les principaux membres d’Université Côte d’Azur en intelligence artificielle (Eurecom, Inria et MinesParisTech, CNRS) en un pôle de plus d’une centaine de chercheurs et d’enseignants-chercheurs.
"Le développement des technologies d’IA s’accélère fortement et irrigue l’ensemble des secteurs de l’économie et de notre vie quotidienne, en posant de nouveaux sujets économiques, sociaux, éthiques et démocratiques" commente Mme Vidal. "Cette compétition est mondiale, et en son sein, les USA et la Chine font la course en tête en portant des visions de l’IA sensiblement différentes de la vision européenne".
Sensiblement différente : c’est pourquoi le gouvernement a voulu donner une impulsion qui permette à notre pays et à l’Europe "d’être à la pointe mondiale de l’IA". Nice-Sophia Antipolis a pour ambition de former un réseau avec les meilleures institutions de recherche en IA.
Les quatre sites sélectionnés doivent désormais déposer un projet détaillé avant le 15 janvier afin d’obtenir leur labellisation 3IA définitive. Les étapes suivantes seront l’ouverture des premières chaires individuelles de recherche au sein de chaque 3IA et un soutien financier de l’Etat qui pourrait avoisiner les 25 millions d’euros par centre.


"Les Alpes-Maritimes s’honorent d’avoir sur leur territoire un vivier exceptionnel de chercheurs, d’entrepreneurs, et surtout la première technopole d’Europe à Sophia Antipolis où l’IA y occupe une large place" note Charles-Ange Ginésy, président du Conseil départemental. "L’obtention du label 3IA est une reconnaissance légitime de l’immense travail effectué sur Nice et Sophia Antipolis".

Fédérer les entreprises qui font de la recherche

Romain Petit et Thomas Tarlet sont développeurs de partenariats industriels pour le CEA Tech, l’accélérateur d’innovation au service de l’industrie.
Installés depuis peu sur l’Éco-Vallée, ils étaient bien sûr présents sur le salon Industria. "La finalité, c’est de placer sous la même ombrelle les instituts de recherche, les entreprises industrielles qui font de la R&D. Elles peuvent appartenir à tous les secteurs - agroalimentaire, numérique, médical, sport, etc." Le CEA Tech représente 4 500 chercheurs en France, pour la plupart installés à Grenoble (micro et nanotechnologies), à Grenoble et Chambéry (technologies des énergies) et en région parisienne. Un capital intellectuel qui représente 4 800 familles de brevets. "Nous allons au devant des entreprises qui veulent innover car il est important d’établir entre elles des ponts". Sur Sophia, Cannes et Nice, beaucoup ont le potentiel pour tenter l’aventure !

Photo de Une : Deux journées de rencontres professionnelles au Palais des Expositions qui accueillait pour la première fois le salon Industria. (DR JMC)

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