Industria Méditerranée :

Industria Méditerranée : "On retrouve l’industrie partout"

Michel Manago, président de ATI-CA, et Jean-Pierre Savarino, président de la CCI NCA, espèrent que le salon, organisé à Nice les 7 et 8 octobre, aidera à valoriser une filière en manque de reconnaissance.

L’économiste Christian Saint-Etienne dit qu’il faut faire de la pédagogie autour du terme même d’industrie, perçu négativement en France. Ce salon peut-il y contribuer ?

- Jean-Pierre Savarino : Non seulement on montre de nouvelles technologies mais on essaie aussi de mettre en valeur l’industrie. Avant, ce salon était plutôt réservé aux professionnels et on n’ouvrait qu’une partie au public. Aujourd’hui on a pris la décision d’ouvrir complètement ce salon, avec une organisation un peu différente mais qui permet de valoriser la filière Industrie du territoire. Le but c’est d’attirer de plus en plus de jeunes parce que c’est une filière innovante, intéressante en termes de salaires et de perspectives de progression. On a encore un peu une image d’Épinal qui nous poursuit et qu’il va falloir changer. On ne fait pas de hauts-fourneaux ici, on est vraiment dans l’industrie du futur. Et où commence et où se termine l’industrie ? C’est le grand thème parce qu’on retrouve l’industrie partout. Il y a l’industrie du médical, de l’électronique, de la santé, dans tous les domaines. L’informatique aujourd’hui, c’est de l’industrie.
- Michel Manago : De nombreuses filières ont une dynamique industrielle dans leurs activités : la biochimie, l’alimentaire, le textile… Je le dis très souvent : tout ce qui nous entoure vient forcément du monde industriel. Ce que nous portons sur nous, ce sur quoi nous sommes assis, ce avec quoi nous mangeons. Et bien évidemment, nous conduisons des véhicules qui viennent de l’industrie automobile, nous téléphonons avec des objets qui sortent de la très haute technologie industrielle.

Vous évoquez une filière résiliente. Comment l’a-t-elle été ?

- Michel Manago : En termes de résilience, et je pense que la crise sanitaire l’a démontré, le premier facteur, ce sont les besoins. Pour faire nos courses, amener nos enfants à l’école, rentrer chez soi, faire du sport, etc., nous avons besoin de l’industrie. À chaque phase d’une crise, nous avons besoin de produire quelque chose pour continuer à vivre à peu près décemment. Il y a aussi un facteur d’organisation. Une industrie par nature est une activité structurante, avec des prévisionnels fiables, de moyenne et longue date.
-  Jean-Pierre Savarino : Le seul souci aujourd’hui, c’est le problème de logistique. On s’est rendu compte de la fragilité d’une industrie qui n’est pas autonome. On est très dépendants de l’Asie pour certains types de produits et malheureusement aujourd’hui, cela provoque des retards de livraisons pour certaines activités : l’électronique, l’informatique, l’automobile. L’industrie a de toutes façons une structure qui lui permet d’avoir une notion de projection. Quand vous avez une activité industrielle, vous êtes obligé d’avoir une planification, un carnet de commandes relativement rempli avec des perspectives sur plusieurs semaines ou plusieurs mois. C’est pour cela que quand il y a une crise ponctuelle, cela n’arrête pas immédiatement vos activités. Mais il ne faut pas que cela dure trop longtemps. S’il y a une rupture trop longue, le redémarrage peut être très compliqué.

Combien de visiteurs attendez-vous pour ces deux jours au Palais des
Expositions ?

- Michel Manago : Ce sont des chiffres purement hypothétiques mais compte tenu de l’innovation et du contexte, nous attendons entre 1 500 et 2 000 visiteurs. Les deux journées sont ouvertes au grand public. L’entrée est gratuite, il suffit de s’inscrire sur le site d’Industria Méditerranée (www.industria-mediterranee.fr). Nous espérons avoir une tente de tests antigéniques à l’entrée pour celles et ceux qui n’auraient pas le pass sanitaire.

Propos recueillis par Sébastien GUINÉ

Photo de Une : Michel Manago et Jean-Pierre Savarino. © S.G

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